Cinq ans après la promulgation du Décret tertiaire et à quelques mois de l’entrée en vigueur du décret BACS (acronyme de « Building automation & control systems »), il est temps pour les bailleurs et utilisateurs des bâtiments concernés d’accélérer l’optimisation énergétique de ces derniers. Or, les solutions ne se résument pas à la mise en place d’une GTB (Gestion technique du bâtiment), aussi pertinente soit-elle.

Le parc immobilier tertiaire (immeubles de bureaux, locaux commerciaux, entrepôts…) représente environ 40 % de la consommation énergétique globale. Les systèmes de climatisation, de chauffage ou de ventilation s’avèrent, en effet, particulièrement gourmands en énergie. Un constat alarmant qui a convaincu le législateur d’adopter le Dispositif éco énergie tertiaire (DEET) ou Décret tertiaire. Promulgué en juillet 2019, son objectif est de réduire de 60 % la consommation énergétique finale des bâtiments tertiaires à l’horizon 2050. Cette réduction imposée aux bâtiments à usage tertiaire dont la surface d’exploitation est supérieure à 1 000 m2, compte deux étapes intermédiaires : -40 % d’ici 2030 et -50 % d’ici 2040 pour parvenir à la réduction de 60 % en 2050. C’est ainsi que la publication de données fiables relatives au suivi de la consommation des bâtiments concernés est devenue un enjeu crucial. Pour harmoniser la collecte de ces données, les bailleurs et locataires d’immobilier tertiaire ont désormais l’obligation d’utiliser une plateforme informatique appelée OPERAT et gérée directement par l’Agence de l’environnement de la maîtrise de l’énergie (l’Ademe).

Le constat impose pourtant de reconnaître que, depuis 2019, de nombreux propriétaires de bâtiments concernés n’ont pas véritablement commencé à agir pour répondre à ces objectifs. Certains ont réalisé des audits, mais les travaux proposés s’avèrent le plus souvent très coûteux. Or, dès janvier 2025, le décret BACS obligera les bâtiments tertiaires, dont les équipements ont une puissance nominale supérieure à 290 kW, à s’équiper d’un système d’automatisation et de contrôle des bâtiments. Mais contrairement à certaines idées reçues, cela ne passe pas obligatoirement par la mise en place d’une GTB. Concrètement, les bâtiments tertiaires d’une surface moyenne supérieure à environ 2 500 m2 sont censés parvenir à atteindre les objectifs du Décret tertiaire dès l’an prochain. En 2027, la puissance minimale des bâtiments concernés sera même abaissée à 70 kW, correspondant globalement à la taille des installations concernées par le Décret tertiaire.

L’instauration d’une GTB n’est pas l’unique réponse à apporter

Ainsi, l’instauration d’une GTB n’est pas l’unique solution pour s’engager sur la voie de la sobriété énergétique. Des améliorations simples concernant l’exploitation des bâtiments sont conseillées à moindre coût. Il est, en effet, possible d’optimiser la consommation énergétique d’un immeuble sans forcément investir dans de grands travaux. Dans ce contexte, les bailleurs peuvent sans attendre engager des actions concrètes sans dégrader le rendement attendu de leur immeuble.

L’optimisation de la gestion énergétique des bâtiments implique la mise en œuvre de solutions multiples selon le profil des immeubles en question. C’est pourquoi il est important pour les propriétaires concernés de demander conseil auprès de professionnels de l’efficience énergétique sur les actions à mener, souvent à moindre coût, pour économiser jusqu’à 20 % de la consommation d’énergie globale d’un immeuble. Au-delà des contraintes réglementaires, prendre immédiatement des mesures pratiques en faveur de l’efficience énergétique des bâtiments tertiaires permet de réaliser, dès la première année, des économies précieuses tout en améliorant le confort des utilisateurs des bureaux au quotidien.

Décret BACS : pas besoin d’investissements coûteux pour passer à l’action...