Pourriez-vous décrire les contours de cette opération et ce que cet investissement va vous permettre de réaliser ?

Cette opération va principalement nous permettre de concrétiser des projets d’expansion internationaux et de croissance externe. Nous avons exprimé auprès d’Aareon le fait que nous recherchions un partenaire qui nous laisserait conserver une autonomie de gestion de Stonal ; le « deal » a été accepté et l’opération conclue. En plus de la réalisation de nouvelles acquisitions, ces 100 millions d’euros vont nous permettre de capitaliser sur la présence extrêmement forte d’Aareon en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, ce qui nous permettra d’accélérer notre développement dans ces pays-là. Auparavant, nous étions déjà partenaires commerciaux d’Aareon en France, l’opération ne sort donc pas de nulle part, elle est un approfondissement de la relation de confiance nouée entre nos deux entités.

Quels types d’activités Stonal développe-t-elle en France depuis sa création ?

Nous sommes présents sur deux marchés, l’un public et l’autre privé. Le public couvre le logement social, où nous sommes de très loin le « leader » de l’IA appliquée à cette typologie d’actifs (1,7 million de logements sociaux contrôlés sur les cinq millions que comprend le parc français), ainsi qu’un millier de lycées. Le segment privé comprend, quant à lui, des foncières, des assureurs, des SCPI. Aareon, de son côté, s’occupe de trois millions de logements sociaux en France ; l’idée est donc de créer une complémentarité entre nos deux services. Puis, de répliquer l’éventuel succès de ce modèle hors de France…

Pourriez-vous décrire en quoi consiste exactement le traitement des données en lien avec l’activité immobilière ? Et quel est son poids actuel auprès des acteurs économiques ?

Nous sommes encore dans la phase de démarrage du traitement des bases de données bâtimentaires. Nous ne sommes pas un marché de remplacement dans le sens où nous ne venons pas nous substituer à une offre déjà existante ; nous proposons une nouveauté, inédite. La donnée relative au bâtiment, à l’actif physique, est encore lacunaire et pas toujours de bonne qualité ni correctement exploitée. La gestion de la donnée bâtimentaire doit s’imposer aux côtés de la gestion comptable, qui possède déjà ses propres outils. Stonal se concentre sur la structure physique des bâtiments, l’identification du patrimoine, les caractéristiques des surfaces… Bref, toute la partie liée au contrôle réglementaire avec une collecte des documents d’un patrimoine immobilier et sa lecture afin d’en tirer des enseignements pertinents. Une grande quantité de documents sont produits en immobilier, mais malheureusement souvent mal exploités. Nous travaillons aussi sur les plans des immeubles, de même que sur leurs composants et équipements. Ce qui nous permet de dresser, ensuite, des trajectoires pluriannuelles de travaux pour le compte de nos clients.

Trois questions à… Robin Rivaton (Stonal) : "notre objectif est d’être le leader de la donnée bâtimentaire en Europe"