Pouvez-vous décrire les différentes phases qui ont conduit à l’acquisition des deux nouvelles résidences à Cadiz et à Valence ? Et pourquoi l’Espagne ?

Nous avons choisi l’Espagne car notre actionnaire AXA Investment Manager est très présent sur le sol espagnol et était en relation, il y a quelques années, avec d’importants opérateurs, développeurs et investisseurs immobiliers, en particulier avec le groupe Acciona qui était propriétaire de ces résidences et qui souhaitait les vendre. Nous avons donc racheté ces résidences qui sont en contrat de concession ; nous sommes propriétaires des murs pendant la durée de la concession. Un fonctionnement courant en Espagne. Nous avons donc acquis ces résidences qui se situent dans les villes de Cadiz, Murcia, Lleida, Castellón et Valence. Ces deux dernières années, nous avons appris à connaître le marché espagnol et nous avons développé notre propre offre car nous avons sommes conscients qu’il y a un réel besoin. Nous nous sommes inspirés des pratiques locales pour développer notre propre produit. A Valence, nous sommes sur le campus de Moncada, qui compte 12 000 étudiants pour lesquels il n’y avait pas d’offre : la résidence a, donc, sa raison d’être dans un bassin vierge de toute proposition de logement.

Pourriez-vous décrire l’état du marché locatif en Espagne ; quelles particularités et quels besoins avez-vous ciblé pour ce marché précisément ?

En Espagne, une particularité du marché réside dans le fait que les facultés et les écoles sont éloignées des villes ; les facultés renommés, qui atteignent parfois 40 000 étudiants, sont situées loin des centres-villes et nous souhaitons rapprocher les étudiants de leur lieu d’enseignement. Les offres immobilières qui se développent sont donc principalement sur les campus. Nous nous sommes inspirés de ce que nous avions en France sur les campus d’importance et nous nous sommes adaptés aux besoins espagnols.

Quelles sont les ambitions stratégiques de The Boost Society ? Allez-vous poursuivre ces investissements à l’international, précisément en Espagne ? Et qu’en est-il de votre positionnement sur le marché français ?

Il faut savoir qu’il y a une vraie tension locative dans le résidentiel en Espagne, mais encore plus forte sur le marché des logements étudiants. C’est un pays qui attire nombre d’étudiants du monde entier : par exemple à Malaga, où il y a près de 40 000 étudiants avec 25 % d’étrangers environ. Donc oui, c’est un marché qui nous intéresse. Nous avons, donc, des ambitions un peu partout en Espagne, dans un très grand nombre de villes. Et nous avons des discussions avec d’importants campus à Bilbao, à Barcelone et Madrid, évidemment… Le marché espagnol est particulier car il est très clairsemé et il n’y a pas d’acteurs de référence. Par conséquent, notre volonté est d’en créer un !

En France aussi, la tension locative est extrême ; nous avons récemment inauguré une résidence de 300 lits à Asnières qui n’est pas encore ouverte, mais dont le taux de remplissage atteint déjà 85 %. Les étudiants se ruent sur les offres de plus en plus tôt, mais le locatif diffus ne constitue plus une soupape pour les étudiants… Les 26 résidences dont nous disposons aujourd’hui en France seront entièrement louées le 10 juillet pour la rentrée de septembre… Nous continuons d’en ouvrir de nouvelles. Ainsi, nous prévoyons d’en inaugurer quatre par an au cours des trois prochaines années et, donc, de contribuer à régler une situation assez inquiétante…

Trois questions à Jean-Baptiste Mortier (The Boost Society)