Quel est le bilan du groupe Verrecchia pour 2023 ?

L’an passé, il était essentiel de ne pas surjouer ou, au contraire, de sous-jouer. L’exposition du groupe Verrecchia en 2023 était, sans doute, un peu moins forte que pour d’autres acteurs car notre développement et nos lancements de grosses opérations se produiront au cours de la seconde partie de 2024, voire en 2025. Nous avons pu patienter, ce qui était essentiel pour nous afin de pouvoir réorienter et redéfinir nos objectifs pris dès 2022. Selon nous, nous assistons aux prémices d’une régulation du marché, ce qui nous a permis de temporiser en 2023 pour mieux repartir sur les cinq ans à venir. Même si nous restons promoteurs, notre objectif est d’être acteur de l’immobilier sur toute la chaîne et, surtout, de posséder la matière pour pouvoir la transformer nous-mêmes, la poser et la livrer en termes de bâtiments. Nous avons ainsi racheté Rocamat, la première entreprise française à posséder une trentaine de carrières de pierre sur l’ensemble du territoire ; nous avons effectué cette opération en collaboration avec le n°1 mondiale de la pierre naturelle, Polycor. Nous considérons que l’approvisionnement, la pénurie, les conflits et toutes les autres incertitudes de ce monde ne peuvent être en partie résolus que si l’on détient la matière première pour se prémunir contre les augmentations importantes des prix. De plus, précisons que la pierre de taille est un matériau géo-sourcé à même de lutter contre le réchauffement climatique et réduire l’empreinte carbone. Nous avons une forte ambition environnementale et sociétale.

Quels objectifs vous êtes-vous fixés pour 2024 ?

L’objectif premier est d’industrialiser notre savoir- faire. Ce qui passe par l’ouverture d’une usine dans le Nord de la France en septembre prochain, toujours en collaboration avec Polycor. Ensuite, nous comptons poursuivre notre développement et renforcer notre positionnement à Paris, en Ile- de-France, à Nice, à Bordeaux et dans le Nord de la France, grâce à la création d’une agence à Amiens ou Lille, où nous avons remporté deux concours. La première raison d’être de Verrecchia est de produire du beau et de le transmettre ; nos piliers sont la qualité, les espaces communs (dessinés avec les aménageurs) et la neuroscience ou encore neuro-architecture (couleurs, formes, matières, hauteurs…), qui permettent, consciemment ou inconsciemment, de se sentir bien chez soi et au sein des quartiers à vivre.

Quelle est votre vision du secteur immobilier ?

Nous pensons que le neuf est nécessaire pour faire avancer le logement. Il faut redonner l’accès possible à l’acquisition des logements pour les futurs propriétaires, leur octroyer de la capacité à investir. Nous sommes de ceux qui pensent que la liberté va de pair avec la propriété. De plus, le rééquilibrage du parcours résidentiel doit être revu et corrigé, afin que l’aboutissement demeure le fait d’être propriétaire. Une France composée à 100 % de locataires n’est ni viable, ni souhaitable sur le long terme.

Quels sont les leviers à actionner pour sortir de la crise ?

Un meilleur accès au crédit est la priorité des priorités. La qualité du logement doit être mise en valeur à travers des simplifications via, par exemple, une TVA à 5,5 % généralisée pour les propriétaires. De plus, peut-être serait-il judicieux d’exonérer, au cours des cinq premières années après la contractation d’un crédit, les intérêts à payer pour les emprunteurs. Enfin, il faut que ce que l’on construise soit pérenne et durable. C’est un principe fondamental !

« Un meilleur accès au crédit est la priorité des priorités »

Marc Verrecchia (Groupe Verrecchia) : "nous avons une forte ambition environnementale et sociétale"