Virginie Wallut (Groupe La Française REM) : jouer collectif

En janvier 2018, elle entre à La Française REM comme directrice recherche & analyses immobilières auxquelles est ajouté l’ISR en 2020, précédemment dirigé par Gérard Degli Esposti. Très pragmatique, elle croît aux petites victoires quotidiennes et se donne pour mission d’identifier les leviers de création de valeurs. « Il y a tellement à faire. Dans un contexte de ressources limitées, il faut savoir établir des priorités et choisir les objectifs en fonction des impacts que l’on peut avoir ». Et de citer l’exemple de la biodiversité : « il est essentiel de traiter les enjeux de biodiversité en phase de construction car les actions que l’on peut mener en phase d’exploitation auront moins d’impact ».

« La première étape d’une bonne stratégie ISR est de fédérer l’ensemble des parties prenantes autour des objectifs de développement durable du groupe. C’est dans cette optique que j’ai structuré l’équipe ISR afin que chaque partie prenante ait un interlocuteur ». Le département ISR est ainsi constitué de quatre personnes. A ses côtés, Antoine Vincke, qui intervient sur la partie travaux en coordination avec le département technique et les property managers ; Augustin Cosson, data manager en collaboration avec les équipes IT et données ; Hugues-François Courtois, responsable des loca- taires en coordination avec les asset managers.

« La deuxième étape est de mesurer ce que nous faisons pour sortir des modèles théoriques et s’ancrer dans le réel. Chez La Française REM, nous devons adapter notre stratégie à la taille de notre patrimoine : nous prenons en compte les critères ESG sur 75 % de notre patrimoine, ce qui représente 1 700 actifs et nous nous sommes fixés un objectif ambitieux de réduction des émissions de CO2 sur 1 000 actifs qui cumulent quatre millions de mètres carrés. Les premiers résultats sont très satisfaisants puisqu’en 2023 nos émissions de CO2 ont reculé de 17 % grâce à un important travail de fiabilisation des données, la souscription de contrat d’électricité issue d’énergie renouvelable et une feuille de route précise pour toutes les parties prenantes. Chacun sait ce qu’il a à faire, ce qui fait une vraie différence ! » « Nous avons commencé par formaliser notre politique d’investissement. Plus aucune prise de décision n’est possible sans une « due diligence » approfondie des critères extra-financiers. En parallèle, nous avons défini avec nos property managers les éléments importants pour nous et multiplié les réunions avec eux pour s’assurer de l’avancement de l’atteinte de nos objectifs. Plus récemment, nous avons également structuré notre politique d’arbitrage afin de mesurer l’impact de la vente sur la performance environnementale du fonds. La dernière brique est celle relative à l’usage pour fédérer nos locataires dans le but de créer une communauté d’acteurs engagés. Ces enjeux sont éminemment collectifs au sein de La Française ». Avant de rappeler : « nous avons aussi le devoir de délivrer un rendement financier ».

Et cette sportive de souligner : « je suis une fervente supportrice de toutes les initiatives de place*. Les solutions sont relativement réduites et faire gagner du temps est essentiel ».

Si elle a longtemps pratiqué la course à pied, notre lauréate se maintient en forme en pratiquant le vélo en famille : elle a rallié Bordeaux à Noirmoutier et envisage le tour du lac de Constance. Elle s’exerce aussi aux randonnées en montagne avec ses trois enfants. Elle, qui aurait aimé être garde-forestier, pratique aussi la lecture pour se détendre. Ses deux derniers romans préférés sont « Soie », de l’italien Alessandro Barrico et « Terre des oublis », de Duong Thu Huong, un grand roman de l’après- guerre au Vietnam.

* La Française, administrateur de l’Aspim, assure la présidence de la commission ISR et le secrétariat général de l’OID.

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