La voici depuis deux ans à ce poste après avoir d’abord animé chez GPA la direction territoriale Nord, autour des aéroports de Roissy et du Bourget. Avec sa volonté de contribuer concrètement à des opérations de rénovation urbaine de grande ampleur qui améliorent la qualité de vie, elle s’y est sentie à sa place. Une mission qui l’a mise au cœur de la question : comment proposer une ville mixte, qui permette le développement économique tout en évitant l’étalement urbain.

Ce travail coïncide avec sa volonté profonde : être au service du public. Une volonté issue d’abord de sa formation juridique, un Master 2 de droit public à Assas, puis d’une première expérience profes- sionnelle à Bercy. Ce stage lui permit de découvrir le monde ministériel pour une mission d’appui aux partenariats public-privé.

En intégrant ensuite la direction financière du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, alors qu’elle avait grandi dans le Val-de-Marne, notre lauréate découvre à Bobigny un urbanisme de dalle, minéral, dur. Et s’attelle à des questions finan- cières à l’époque où le département était confronté à une situation de surendettent.

En 2010, elle postule à l’Association des Maires de France (AMF) et comme conseiller technique pour le droit des collectivités locales, la voici chargée d’un dossier très technique sur… les emprunts toxiques. Ce fut, reconnaît-elle, une grande chance. D’abord, car la volonté de l’AMF de retrouver des manœuvres financières lui permit de participer à la création d’une banque et d’apprendre les rouages de la négociation. Ensuite, car l’Etat voulait à l’époque négocier les conditions de défaisance des dettes toxiques des collectivités locales et qu’elle se trouvait pour l’AMF en négociation directe avec les services du ministre de l’Economie et du Premier ministre ou avec les grands parlementaires.

De cette expérience fondatrice, Soraya Hamrioui franchit une nouvelle étape dans les cabinets ministériels. Elle intègre celui d’André Vallini en charge, avec Marylise Lebranchu, des collectivités locales à l’époque intense pour ce secteur des lois Matpam et Notre. A la suite d’un remaniement, elle rejoint en 2016 un nouveau ministre poursuivant le travail sur l’aménagement terri- torial aux côtés de Jean-Michel Baylet et d’Estelle Grellier.

Mais l’intention de se trouver au plus près de l’opérationnel tout en restant dans le secteur public et une rencontre avec Thierry Lajoie alors à la tête de GPA lui font intégrer cet établissement pour s’occuper de la réorganisation des EPA franciliens. Toutefois, la nouvelle étape politique ouverte en 2017 la fait revenir en cabinet, cette fois-ci auprès de Julien Denormandie et Jacqueline Mézard. On croit sans peine que la tâche y fut aussi passionnante qu’ardue pour s’atteler aux réformes du logement social et de l’hébergement d’urgence.

Après cinq ans de vie en cabinet, le temps fut venu de revenir à l’opérationnel… en retournant chez GPA. Une mission toujours au service du public, alliant management des équipes et définition des stratégies opérationnelles, sur des territoires très divers pour construire des projets avec les élus. C’est là que s’exprime le doigté de l’aménageur, féru de sa compétence technique : accompagner sans décider à la place. Au service d’un projet de territoire, Soraya Hamrioui entend bien être au service du public, répondant à sa vocation profonde. Un exemple : l’aménagement de la Halle Mandela, à Sevran, n’arrivait pas à se conclure. Soraya Hamrioui se réjouit en dépit des très nombreuses contraintes du lieu d’avoir pu enfin contribuer à le faire émerger.

Notre lauréate repartira bientôt courir, par exemple pour Cergy, afin de conjuguer exercice physique et regard sur un quartier de ville ou plus loin, pour une course au long cours dans le Morvan… Un « Trophée » en poche !

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Soraya Hamrioui (Grand Paris Aménagement) : au pas de course