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Pascal Jahan (Caisse des Dépôts) : le soleil d’Austerlitz

23 Juil 2024 - 12h50

Arrivé il y a cinq ans à la Caisse des Dépôts, Pascal Jahan a, sans tarder, « orienté son équipe vers la satisfaction du client » (un mot qui n’appartenait pas trop, jusqu’alors, au vocabulaire de la vénérable maison) et complètement restructuré l’immobilier d’exploitation dont il a la charge. Un défi relevé alors que les plus de 5 000 personnes travaillant à Paris vont se regrouper, à échéance 2027, sur un seul site. Une sacrée mission que notre directeur immobilier de l’année a su mener avec brio. Ce qui valait bien une « Pierre d’Or »…

Pourquoi ce choix de l’immobilier ? A la sortie de son école de commerce orléanaise, notre « Pierre d’Or » a obtenu un stage, puis un job dans une société de maîtrise d’œuvre, spécialisée dans les centres commerciaux. Cette spécialisation va être son dada pendant plusieurs années, dans plusieurs structures : des centres auto Feu Vert qu’il va implanter et multiplier, aux « photomatons » dont il va assurer également le développement dans les hypermarchés… puis chez Carrefour, où pendant un quart de siècle, il occupera des postes très différents (en étant, notamment, pendant près de sept ans, le patron et « l’installateur » des hypermarchés en République Tchèque et en Slovaquie « au moment où ces pays découvraient les charmes de la consommation »). Mais en 2019, une opportunité s’ouvre à lui à la Caisse des Dépôts qui cherche un directeur immobilier pour « faire bouger les lignes », sous la direction de la très dynamique Catherine Mayenobe, aujourd’hui directrice générale adjointe de la Caisse. Et les lignes vont bouger…

Et d’abord, ce que notre « Pierre d’Or » aime appeler « l’orientation client » et là , explique-t-il, « toutes les remontées sont positives : notre équipe est plus à l’écoute des demandes des collaborateurs du groupe, nous avons pu développer des services supplémentaires. Bien sûr, il reste toujours une marge de progrès, mais nous avons beaucoup fait ! ». Côté stratégie immobilière, les change- ments sont au moins aussi considérables. Outre les nouveaux immeubles d’Angers et de Bordeaux, la Caisse s’est lancée dans une opération de « restructuration historique ». Actuellement, elle dispose de pas moins de dix immeubles répartis entre le 7ème arrondissement (le siège fondateur de l’illustre maison) et le 13ème arrondissement (avenue Pierre Mendès France). En 2027, pour la première fois de sa longue histoire, la maison créée sous

Louis XVIII va regrouper tous les salariés à Austerlitz, dans deux immeubles mitoyens (loués dans un premier temps) faisant passer les surfaces utilisées de 100 000 à 70 000 m2 et en modifiant du tout au tout les conditions de travail. Dans ces immeubles ad hoc, finis les longs couloirs inutilisés ou les bureaux sombres : la modernité sera là avec son lot de services (cinq restaurants, des terrasses, un mobilier entièrement repensé et on en passe). Pascal Jahan souligne : « nous voulons créer une véritable hôtellerie d’entreprise, où les collaborateurs du groupe vivront agréablement dans un cadre moderne, en adéquation avec la volonté de la maison de privilégier le développement durable ». Et si la maison se regroupe là-bas, cela n’a été possible (tradition maison oblige) qu’après une large consultation qui a fait sélectionner le site plutôt qu’un autre situé à Montparnasse… Quant au siège du 56, rue de Lille, il fera l’objet d’une restructuration très lourde (et très complexe : c’est un bâtiment historique, au bord de la Seine, en face du Louvre…) qui devrait être terminée en 2032. Les autres immeubles quittés par les salariés du groupe seront confiés à l’équipe de CDC Investissement Immobilier, dirigée par Arnaud Taverne (nommé également aux « Pierres d’Or » 2024, et ce n’est que justice) qui va restructurer en profondeur et proposer aux preneurs quelques (très) belles adresses du 7ème arrondissement.

Bref, notre ancien du monde de l’immobilier commercial, à qui ses parents restaurateurs ont appris l’amour du travail bien fait, n’a pas démérité durant ce quinquennat. « Au regard des cinq enjeux qui sont les nôtres : fonctionnels, qualité de vie au travail, énergétiques, environnementaux et économiques, l’opération de regroupement de tous les salariés coche tous les critères » conclut-il. Et pour une maison née en 1818, cette volonté de « vivre le bureau autrement » constitue un beau symbole. Et un exemple sans doute pour d’autres, demain.

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Pascal Bonnefille