Ingénieur ESTP, notre « Pierre d’Or » commence – « sur les conseils d’un ami promoteur » – sa carrière dans le BTP chez Bouygues. Mais très vite, sa passion immobilière l’emporte.

Pourquoi une telle appétence ? « C’est d’abord une activité qui a un fort rapport avec la vie de chacun ; c’est aussi une matière créative où on a la chance de travailler avec des architectes et des urbanistes visionnaires ; la partie financière – en mesurant les enjeux de chaque immeuble – est également passionnante ; et puis il y a la réalisation effective : on constate une trace qu’on laisse ». Et de préciser : « il n’y a pas d’immeubles dont j’ai honte »…

Celui qui explique avoir été toujours attiré par la pierre (dans son aspect restauration – il a lui-même une belle maison dans le Dauphiné – comme dans le neuf), a construit, en effet, durant toute sa carrière des centaines de milliers de bureaux et de logements à travers la France. Parmi ses très beaux souvenirs, la réhabilitation des hôtels particuliers de la place Vendôme pour l’émir du Qatar, l’hôtel Vasconi à la Défense ou la tour Jean Nouvel de logements à Lyon : « parmi beaucoup d’autres » précise-t-il. L’appartenance au géant Vinci ? « Etre adossé à un grand groupe représente un immense avantage » répond-il : « on bénéficie de la solidité financière, de la sécurité pour les acquéreurs, d’un soutien fort dans les moments plus difficiles ». Et de compléter : «j’ai vécu mon parcours comme une véritable aventure intrapreunariale. Dans la mesure où le groupe avait souhaité avoir une activité de promoteur, nous avons pu nous développer, d’abord dans une grande discrétion, en raison notamment des conditions de notre création, puis ensuite en pleine lumière. Je tiens à souligner que j’ai toujours bénéficié du soutien du groupe, et d’abord de son président [aujourd’hui Xavier Huillard, ndlr] qui nous a laissé une grande autonomie de décision et d’action ». Il faut dire que les résultats ont suivi. Et dans une conjoncture difficile, la maison s’en sort plutôt bien : malgré un chiffre d’affaires en baisse de 5,5 %, Vinci Immobilier a dégagé une marge opérationnelle de 5,2 % en 2022… contre 4,4 % en 2021.

Cet homme qui se définit comme « éclectique » aime l’art – une passion qu’il partage avec son épouse – sous beaucoup de ses formes : « je peux être fasciné par un tableau du Bronzino comme de Rothko». Et de citer son intérêt pour les arts graphiques et décoratifs, pour l’architecture, l’opéra et la musique. Dernière émotion en date ? L’Ariodante de Haendel (mise en scène par Robert Carsen à l’Opéra de Paris). Mais notre « Pierre d’Or » de citer aussi le travail « magnifique » d’André Dubreuil, disparu en 2022 et qu’on surnommait « le poète du fer ». Idem pour les voyages (« lointains je préfère… même si aujourd’hui je pratique moins le trekking que dans mes jeunes années» précise-t-il en souriant). Que pense-t-il des révolutions immobilières en cours ? « D’abord, ne nous leurrons pas, nous vivons actuellement une période de crise très forte. Mais c’est une fantastique opportunité, notamment pour les jeunes générations appelées à nous succéder. Nous sommes, avec cette crise, pleinement entrés dans le 21ème siècle : l’immobilier doit répondre aux besoins dans toutes ses composantes, bureaux, résidentiel, hôtellerie, commerce. Il faudra s’adapter à ses nouveaux usages. Nous avons déjà bien entamé ce travail indispensable. Mais il reste beaucoup à faire ! C’est justement ce qui est passionnant dans ce moment ». On ne saurait mieux dire…

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Olivier de la Roussière (Vinci Immobilier) : Vincit !