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Marlène Dolveck (Gares & Connexions) : aux commandes

17 Juil 2024 - 12h50

Aux rencontres économiques d’Aix-en-Provence, notre « Pierre d’Or » répondait à la question : « le monde peut-il sortir du patriarcat ? ». Et sa réponse était « optimiste », s’appuyant fièrement sur la devise de la République : liberté, égalité, fraternité. Car son parcours constitue une bonne illustration de la méritocratie républicaine. Et de la volonté, indispensable pour tout parcours éclatant…

Marlène Dolveck n’est, en effet, ni « fille de », ni polytechnicienne, ni énarque, ni normalienne, ni HEC… Et rien dans son parcours initial ne la destinait à ses fonctions actuelles pas plus qu’à une « Pierre d’Or » ! Qu’on en juge : née à L’Union (joli nom, issu de la Révolution pour cette ville de Haute- Garonne…), d’un père cheminot, la voici, étudiante à l’université de Toulouse Capitole où elle obtient une Licence en Ingénierie économique. Pendant quatre ans, elle est professeure de Sciences économiques et sociales dans l’enseignement secondaire. En 2008 – elle a alors 31 ans -, elle reprend, courageusement, des études en Master spécialisé en Management bancaire, puis obtient un « executive MBA » à l’Edhec en 2014. Et son parcours, alors, s’accélère à belle vitesse. Après le Crédit Agricole, repérée pour son efficacité et son goût du travail, elle rejoint La Banque Postale où elle devient membre du Comex. En 2017, nouvelle étape : elle est nommée directrice omnicanal et membre du Comex de la banque de détail d’HSBC France. Trois ans plus tard, la fille de cheminot « boucle la boucle », est nommée directrice générale de SNCF Gares & Connexions et membre du Comex du groupe ferroviaire français. L’année 2024 plusieurs lauriers supplémentaires s’y ajoutent : en janvier, la voici directrice générale adjointe du Groupe SNCF en charge de la transformation (en plus de ses fonctions chez Gares & Connexions). En mai, elle vient également de prendre la responsabilité du numérique pour l’ensemble du groupe.

En pénétrant dans son vaste bureau, situé dans le bel immeuble qui abrite la structure (les anciennes usines Panhard intelligemment rénovées par Jean- Michel Duthilleul et les équipes de l’Arep, l’agence d’architecture « maison »), on comprend d’entrée de jeu le caractère volontaire et décidé de notre « Pierre d’Or ». « Chaque jour, dix millions de visiteurs fréquentent nos 3 000 gares. Notre but ? Donner envie de gare pour donner envie de train ! » affirme-t-elle d’entrée de jeu sans perdre de temps. Son credo ? Il s’articule en cinq points clés : « l’humain « (dans une structure qui compte 4 700 collaborateurs et 15 000 personnes chaque jour dans les gares), « la qualité des services » (pour ces impressionnants 10 millions de voyageurs présents quotidiennement), mais aussi « la performance économique » (« nous devons faire croître notre chiffre d’affaires et baisser nos coûts; nous diversifions et cherchons constamment de nouvelles sources de financement publiques et privées ») ; l’environnement (« nous devons être capables d’atteindre le zéro déchet non valorisé dans nos gares et sur nos chantiers d’ici à 2035. Enfin, nous allons, dans les cinq ans à venir, augmenter significativement le nombre de stationnement pour les vélos avec 70 000 places supplémentaires ») ; les territoires (« nous sommes au service des territoires et développons nos stratégies en fonction de leurs besoins et de l’envergure des gares, nationales ou régionales. Pour accompagner la vitalité des territoires desservis, nous valorisons les espaces des gares »).

Cette stratégie tous azimuts s’incarne très concrètement par l’imposant programme de rénovation des gares en France. Citons, parmi les plus récents, la gare d’Austerlitz, les gares de Toulouse Matabiau, Lyon Part-Dieu (dont l’inauguration prévue fin juin 2024 a été repoussée, élections obligent), mais aussi celles de Rennes ou Saint-Denis (1 000 trains par jour !). Et on en passe! Beaucoup… A chaque fois, des opérations d’une ampleur considérable avec toujours plus, Marlène Dolveck insiste… de « connexions avec les territoires concernés » à Bordeaux, Marseille, Mont-de-Marsan, Rouen… Et de nouveaux commerces, immeubles dédiés, services proposés (des espaces de coworking, par exemple). Bref, les gares font leur révolution et créent des chantiers que les professionnels du bâtiment et de l’immobilier ne peuvent évidemment pas négliger ! Dans un moment où chacun a besoin d’élargir ses horizons et axes d’activité, cette « Pierre d’Or » s’imposait. Aux rencontres d’Aix-en-Provence déjà citées, elle concluait d’ailleurs en souriant : « ce sont les femmes qui vont sauver le monde ». Les votants @immoweek.fr lui ont donné raison…

Retrouvez les portraits des nommés : ici !

Pascal Bonnefille