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Gros coup d’accélérateur chez Colliers France depuis trois ans sous l’égide de la nouvelle direction, avec une équipe totalement « refondue » (180 recrutements et 120 départs). Résultat : en 2023, un « record » dans l’histoire de la société de conseil en termes de chiffre d’affaires, « la multiplication par deux en trois ans de celui du pôle transaction passé de 20 à 65 collaborateurs » ou encore « le saut de la 8ème position en 2021 à la 3ème en 2023 en tant que conseil preneur s’agissant de grandes transactions » précise Ludovic Delaisse. Le directeur général, qui ne manque pas de souligner sa « complicité » avec Antoine Derville, peut faire valoir des transactions de référence à l’appui. Une « Pierre d’Or » qui couronne un parcours sans faute…
Quelque 78 000 m2 pour la Caisse des Dépôts dans Paris Rive Gauche, 6 500 m2 pour UBS rue du Colisée (8ème), 6 500 m2 pour Opco dans le 4ème, 4 500 m2 avec Dassault avenue de la Grande-Armée, le nouveau siège de 12 000 m2 d’EDF à la Porte Maillot, la vente à l’Etat des 48 000 m2 du « Spallis », à Saint-Denis ou encore, côté investissement, « deux des plus gros deals », dont la tour Sequana, à La Défense : ce sont quelques-unes de ces références. Autant dire que, depuis fin 2021 à la tête des lignes de métier investissement, agence, « corporate solutions », « tenant rep », développement et, depuis 2024, l’ensemble des métiers « advisory », Ludovic Delaisse n’a pas chômé. Ce conseil de premier plan a démarré sa carrière en 1994 comme stagiaire chez JLL, deviendra négociateur à la location de bureaux en 1996, consultant grands comptes, puis manager de l’équipe Ouest Ile-de-France. En 2004, il rejoint Healey & Baker pour créer l’équipe agence région parisienne et se voit confier l’ensemble de l’agence Ile-de-France en 2009. Il sera, en 2013, le plus jeune « equity partner » de la société devenue Cushman & Wakefield. Après la fusion avec DTZ, il prend la direction de l’agence en France, à quoi s’ajoute la logistique et le conseil, jusqu’à la direction générale en 2019. Cependant, Ludovic Delaisse « aspire à un projet plus entrepreneurial ». Et rejoint Colliers France. Sa mission : repositionner la société de conseil sur les marchés.
Connaisseur hors pair de ces derniers, il évoque aujourd’hui, pour le tertiaire locatif francilien, une activité « toujours soutenue », mais une « nouvelle norme se fait jour en matière de volume annuel commercialisé, entre 1,8 et 2 millions de mètres carrés, liée à l’impact du flex office et du télétravail ». Avec un marché intra-muros « solide » et « à l’inverse, des marchés de 1ère couronne Nord et Est et, dans une moindre mesure, Sud et Ouest extrêmement ralentis faisant ressortir, parfois, des taux de vacance supérieurs à… 25 % ». Il ajoute : « ne nous voilons pas la face, sur les 5 millions de mètres carrés de bureaux libres en Ile-de-France, au moins deux millions ne verront plus de locataires »… Côté investissement, une activité « extrêmement ralentie », notamment s’agissant des bureaux franciliens et y compris par rapport à la crise de 2008/2009 ». Un marché dans lequel « l’enjeu demeure la reconstitution de la prime de risque entre taux d’intérêt et prix de vente »…
Cependant, pas question pour ce passionné de belles mécaniques américaines (Mustang et Harley ont sa préférence) de lever le pied de l’accélérateur en matière de développement. Sa stratégie : « continuer d’opérer le chaînage entre les métiers de Colliers ; poursuivre la croissance des équipes, particulièrement l’agence, afin de maîtriser notre marché cible, Paris et les Hauts-de-Seine en surfaces de plus de 500 m2, mais aussi en investissement (notamment en logistique et commerce) ; étendre notre réseau national, afin de disposer d’équipes Colliers en nom propre dans les grandes métropoles (outre Paris, Colliers est déjà présent à Lyon, Marseille, Aix et Toulouse) ». Tout en restant, parallèlement, « attentif et opportuniste face à toute possibilité de croissance externe »… Les clients suivent, Colliers comptant parmi ses nouvelles missions des entre- prises telles que Linkedin, la société de conseil Astorg, Ipsos ou encore le cabinet d’avocats Ashurst. L’objectif : « figurer sur le podium des conseils en immobilier d’entreprise en France ».
On imagine facilement l’emploi du temps de ce grand voyageur en famille (dernièrement le Sénégal, prochainement la Tanzanie et Zanzibar), golfeur impénitent, qui aime à se ressourcer, le week-end, sur les « greens »…
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