Et les chiffres donnent d’emblée le tournis : 52 hectares, 62 ouvrages différents, 29 maîtres d’ouvrages, 14 000 athlètes accueillis, 7 hectares d’espaces verts, plus de 2 000 logements familiaux, 117 000 m2 d’activités, bureaux et services, 3 850 m2 de commerces, 800 logements spécifiques (étudiants et personnes âgées), un pôle de loisirs nautiques de 1 200 m2… et on en passe !

Depuis février 2023, le village olympique accueille même ses premiers habitants. Les 130 chambres de la résidence étudiante sont occupées par des étudiants: ils laisseront la place aux athlètes internationaux le temps des JO, à l’été 2024… avant de réinvestir les lieux trois mois plus tard. Un premier pas très symbolique pour le chantier… Commentaire de Nicolas Ferrand, directeur général de la Solideo, l’établissement public chargé de la livraison des ouvrages olympiques : « ce bâtiment, le premier inauguré sur le village, est important car il montre ce qui restera en héritage, après les Jeux ». C’est, en effet, le credo et l’originalité du concept du Village : produire de l’immobilier pour les Jeux… et, surtout, surtout, le réutiliser après en logements, hôtel, bureaux, commerces, équipements. Mais ré-u-ti-li-ser. Et tous les acteurs sont particulièrement concernés. La liste en est éloquente : Vinci Immobilier, Caisse des Dépots-Icade-CDC Habitat, Nexity et Eiffage, Groupama Immobilier sont sur le pont. Bref, du lourd pour la création d’un nouveau quartier au bord de la Seine, sur des terrains délaissés par l’industrie. L’idée est que le Village des Athlètes « incarne l’urbanisme du 21ème siècle grâce à sa performance énergétique, sa neutralité carbone et une forte valorisation de la biodiversité».

Des exemples ? Le réemploi – on l’a dit – constitue un axe essentielle, rendu complexe car le quartier prend racine sur une ancienne friche industrielle. Au final, ce sont 20 000 m3 de déblais qui ont été réutilisés en remblais ; 50 % des matériaux sont issus du réemploi ou du recyclage pour les revêtements et quasiment 100 % des bétons issus de la destruction des bâtiments ont été réemployés pour concevoir les chaussées. Autre préoccupation, la réalisation de surfaces de pleine terre tous azimuts : cœurs d’îlots et espaces publics, toitures des bâtiments, cheminements et voies publiques… la végétation sera intégrée partout où c’est possible. Avec 100 arbres plantés par hectare, le Village sera traversé de bouleaux, chênes et pins, issus majoritairement de pépinières franciliennes. Des associations d’espèces choisies pour résister aux évolutions climatiques… Les sols eux-mêmes ne sont pas oubliés : le béton et les briques des anciens immeubles détruits sont « criblés » et réduits, puis mélangés à des matériaux vivants (compost et copeaux de bois)… On sera donc particulièrement attentif dans ce véritable « village du savoir-faire » (merci le BIM !) à la réalisation et aussi à l’après 2024. Pour mesurer l’adaptabilité des immeubles, les difficultés de mise en œuvre et, on l’espère, les formidables réussites de ces projets.

Et pour favoriser l’implication (actuelle et future) des habitants, chaque samedi, une visite du site est proposée (sur inscription) jusqu’à la fin juin. Une autre manière de voir, et d’admirer, dès maintenant, le travail rapidement effectué. Preuve, une nouvelle fois apportée, que la belle devise « qui veut peut » continue à être d’actualité. Et vaut bien une – première – médaille d’or. En en espérant beaucoup d’autres pour les sportifs français…

Retrouvez les portraits des nommés : ici !

Le Village des Athlètes (Groupement Solideo) : médaille d’Or