Comme chaque année, le salon du Vivatech, le rendez-vous de l’innovation, est l’occasion de découvrir les technologies qui ouvrent de nouveaux horizons dans tous les domaines et préfigurent le monde de demain. Parmi ces innovations, le métavers est l’une des plus intrigantes.

Le métavers ? C’est le terme qui désigne les univers virtuels 3D immersifs. En quelques mots, il s’agit de programmes informatiques qui créent des mondes virtuels – reproduisant le monde réel ou non – où évoluent des utilisateurs sous la forme d’avatars qui peuvent s’y déplacer, interagir, voire développer des échanges marchands.

Les univers des jeux vidéo bien sûr, mais aussi de la musique et de la mode s’en sont déjà saisis pour révolutionner leur activité. En décembre dernier, Meta organisait, par exemple, une série de concerts en réalité virtuelle, tandis qu’en mars se tenait la toute première « Metaverse Fashion Week ». Une étude du cabinet de conseil McKinsey recense déjà plus de trois milliards de joueurs adeptes du métavers dans le monde. A l’instar de ces secteurs souvent à la pointe des tendances, le secteur immobilier pourrait bien tirer parti des perspectives inédites ouvertes par le métavers. Les exemples ne manquent d’ailleurs pas.

Le métavers, développeur de solution pour les promoteurs ?

A quand, par exemple, les réunions virtuelles organisées avec des clients dans une logique « phygital », où les échanges se font dans une salle de réunion virtuelle et permettront peut-être de signer, à distance, les contrats ? Certains promoteurs organisent déjà une partie de leurs entretiens d’embauche au cœur d’un terrain virtuel totalement modelé à leur image, un terrain lui-même acheté dans un des métavers disponible actuellement. Improbable ? Pas tant que ça. Acheter des terrains virtuels est l’un des développements majeurs du métavers. L’objectif : permettre à des marques ou des entreprises de créer une expérience virtuelle monétisée pour des clients fidèles ou des visiteurs curieux.

Par ailleurs, d’autres se penchent sur la construction de biens irréalisables dans la réalité, mais faisables dans le métavers. Imaginer une maison sur une île où il est impossible d’apporter le matériel adéquat ou encore construire un immeuble au bord de la mer sur un terrain fragile : dans le métavers, tout devient possible, offrant alors des laboratoires d’expérimentation inouïs pour large écosystème d’acteurs du secteur.

Mais la proposition sans doute la plus intéressante à court terme reste la construction de logements grandeur nature pour permettre à des clients de s’y projeter, sans aucune limite géographique ni contrainte de temps. A Cannes, certaines représentations digitales en 3D de sites emblématiques (dont le Palais des festivals) sont d’ailleurs aux enchères ce mois-ci avec pour objectif de valoriser le patrimoine de la ville à la célèbre Croisette bien au-delà des frontières hexagonales.

L’absence d’un cadre légal solide et clair

Le métavers en est encore à ses débuts, mais se développe vite, plus encore depuis la pandémie de Covid-19 qui a accéléré l’appropriation des outils digitaux. Pour preuve, en 2022, les grandes entreprises et acteurs du capital-risque ont déjà investi plus de 120 milliards de dollars. C’est près du double par rapport à 2021.

Faut-il pour autant se jeter dessus ? Ne confondons pas attention et précipitation, car il manque encore un cadre légal solide et des conditions d’accessibilité facilitées pour faire du métavers une réalité… tangible. Comment se constituer un portefeuille de crypto-monnaies pour investir dans le métavers sans prendre des risques démesurés ? Que faire ensuite d’un terrain virtuel si la plateforme qui l’héberge disparaît ? Les relations entre avatars pourront-elles jamais remplacer la force des relations sociales du monde réel ? Comme pour toute innovation de cette importance, les avis divergent. Il n’en reste pas moins que l’attention au métavers se justifie et que les années qui viennent dévoileront, sans doute, tout son potentiel.

Et vous, quelle possibilité du métavers vous intéresse et vous inspire le plus ?

Nicolas Biais
Directeur associé – Primpromo byOpen

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Nicolas Biais (Primpromo byOpen) : "le métavers est-il le futur de la promotion immobilière ?"