Avec sa forme pyramidale et allongée, la tour Triangle repose au sol sur un trapèze d’une largeur de 35 mètres, tandis qu’au sommet, elle atteindra une largeur de 12 mètres maximum, une première à Paris visant à moderniser la « skyline » de la Capitale. Le projet deviendra l’un des bâtiments les plus hauts après la tour Eiffel (320 mètres) et la tour Montparnasse, et à égalité de hauteur avec les tours Duo, dans le 13ème arrondissement. Mourad Akl, directeur général du projet Triangle chez Unibail-Rodamco-Westfield, explique vouloir « créer un objet en adéquation avec son environnement, permettant un nouveau point de ralliement, une nouvelle centralité pour les habitants ». Dans une optique de modernisation, la tour Triangle « incarne une urbanité compacte, ultra-connectée, inclusive et multifonctionnelle, que les tours de demain portent par essence »…

Pas moins de dix usages

Cette tour a pour objectif de devenir « l’un des projets les plus mixtes d’Europe » assure fièrement Mourad Akl. En effet, la tour impressionne par ses dimensions et ses pas moins de dix usages murement réfléchis. Les 70 000 m2 de bureaux et espaces de travail seront pourvus de grands plateaux ouverts sur la ville, via des loggias. La tour comptera aussi un hôtel Radisson Blu 4 étoiles de 128 chambres ultra-modernes « finement décorées », des espaces de conférence, un centre culturel, un centre de santé de 600 m2, mais aussi une crèche de 60 berceaux en rez-de-chaussée. Cinq commerces de proximité animeront l’avenue Ernest Renan. La répartition des différents usages résulte d’une mûre réflexion : « tous les espaces seront conçus de façon à permettre leur réversibilité » précise Mourad Akl. Au sommet, un belvédère accueillera les touristes pour une vue imprenable sur Paris, ainsi qu’un restaurant panoramique.

Une tour en adéquation avec son temps

« La tour Triangle consommera 3,3 fois moins que la moyenne des bâtiments existants et reste en avance de 40 % sur la réglementation projetée en 2050 en matière de sobriété énergétique » assure Mourad Akl. En termes de durabilité et de consommation énergétique, la tour se veut exemplaire ! Sa localisation même confère un avantage à sa réduction des émissions de gaz à effet de serre, construite sur un hub où se rejoignent des mobilités décarbonées et à proximité du périphérique, elle détiendra un immense parc pouvant accueillir 1 000 vélos en sous-sol pour faciliter l’accès aux futures usagers. Unibail-Rodamco-Westfield mise sur l’autonomie pour ses besoins énergétiques. Sous terre, une centrale géothermique sur nappe viendra couvrir 20 % des besoins en eau chaude du bâtiment et 1 100 m2 de panneaux photovoltaïques viendront couvrir la partie sud de l’édifice. De plus, des systèmes de récupération des eaux de pluie permettront d’alimenter les besoins en eau des espaces verts.

Un projet controversé

Ce projet a suscité des débats et des oppositions dès son lancement en 2008. Il avait été une première fois rejeté en novembre 2014, puis approuvé avec quelques modifications par le Conseil de Paris le 30 juin 2015, à une courte majorité. Certains estiment qu’une telle structure moderne pourrait dénaturer le paysage parisien traditionnel, quand d’autres voient en elle une opportunité de développement et de modernisation urbaine. Le projet avait donc été validé en 2015 sous le premier mandat d’Anne Hidalgo malgré l’opposition des écologistes. Plus récemment, à la suite de difficultés financières liées à la crise du Covid, le groupe Unibail-Rodamco-Westfield s’est associé à AXA pour obtenir des financements permettant de lancer le projet. En mai dernier, des élus écologistes parisiens, ainsi que les oppositions de droite et du centre, ont à nouveau mis la maire PS en difficulté via un texte demandant la diminution de la hauteur de la tour. Unibail-Rodamco-Westfield reste confiant pour la suite de l’avancée des travaux. « La justice nous a toujours donné raison, malgré les oppositions » conclut Mourad Akl.

Chiffres clés :

91 000 m2 de surface totale, dont 70 000 m2 de bureaux et 21 000 m2 de surface « lieux de vie » ;
3 700 m2 de terrasses et loggias accessibles à tous les étages ;
premier étage de bureau à 21 mètres de haut, soit l’équivalent d’un 4ème ou 5ème étage d’un immeuble classique ;
dix usages en un même lieu (espaces de travail, coworking, crèche, hôtel et espaces de conférence, centre culturel, centre de santé, commerces, services de proximité, belvédère, « skybar « et restaurant panoramique, locaux vélos ;
2000 m2 de locaux vélos ;
trois fois moins d’emprise au sol qu’un immeuble classique de même taille ;
une tonne de CO2 /m2 en moins pour la mobilité des personnes grâce à la très bonne desserte en transports en commun, soit l’équivalent du carbone qu’il faut émettre pour construire et entretenir l’immeuble pendant 50 ans ;
3,3 fois moins de consommation par rapport à la moyenne du parc tertiaire ;
39 % plus efficace énergétiquement que les seuils projetés du Décret tertiaire en 2050 ;
3 000 m2 d’espaces ouverts au public au sommet et accessibles avec une « expérience d’ascension unique » par des ascenseurs panoramiques ;
hôtel Radisson Blu signé Dion & Arles et surplombant les toits parisiens.

Tour Triangle : les travaux avancent...