Nous l’avons constaté depuis la crise sanitaire, une nouvelle façon d’être au travail émerge, dans une époque de mobilité, de recherche de flexibilité, d’autonomie et toujours de recherche d’interactions. Les collaborateurs d’aujourd’hui bousculent les normes collectives de l’entreprise et de l’immobilier tertiaire. Dans le but de connaître le rôle que l’immobilier peut et doit jouer, les équipes de The Boson Project se sont donc penchées sur les nouvelles manières que les salariés ont de travailler et d’interagir. D’après cette étude, 34 % des Français sont éligibles au télétravail. Ce phénomène est plus largement répandu en Ile-de-France où 74 % d’entre eux peuvent voir recours au télétravail.

Parmi les répondants à cette enquête, 30 % exercent des fonctions de directeurs ou responsables de l’environnement de travail dans leur entreprise, 22 % de directeurs immobilier ou responsables de l’immobilier, dont des responsables de recrutement et 22 % sont responsables de projets. Les entreprises interrogées exercent principalement dans les secteurs financiers, des assurances, du conseil et du service aux entreprises.

Une adaptation déjà bien amorcée

Depuis 2022, 76 % des décideurs immobiliers déclarent avoir réaménagé ou sont en train de réaménager les espaces de travail. 67 % d’entre eux déclarent avoir mis en place une politique de flex-office et 58 % déclarent avoir augmenté la place des espaces collectifs dans les bureaux pour ramener et attirer les salariés au bureau grâce, notamment, aux services mis en place. Un dialogue s’installe peu à peu entre les dirigeants et les salariés pour que des compromis soient trouvés et la réversibilité des choix devient une condition sine qua non de l’action immobilière.

Les décideurs immobiliers prennent le chemin de l’optimisation des surfaces. Pour cela, plusieurs stratégies émergent, du bureau sanctuaire au bureau « service », pour trouver le bon équilibre et permettre à ce lieu d’être garant de grands essentiels : être un lieu de vie et de reconnexion, un lieu de représentation collective de l’entreprise, un cadre de travail et un lieu de proximité avec les clients.

La réponse des entreprises face aux nouveaux désirs des salariés

Toutes les entreprises ne sont pas à égalité face à la capacité de télétravailler et chaque entreprise est amenée à tracer sa propre voie. Face aux exigences de liberté des actifs, les entreprises définissent leur propre vision de la flexibilité. Elles inventent leur modèle, en s’adaptant et en testant des alternatives. L’objectif : trouver le juste milieu entre leur héritage culturel, l’évolution du rapport au travail de leurs salariés, la nécessité de maintenir un niveau de productivité, rester en contact avec le marché et ses évolutions. Ces nouveaux modèles d’organisation du travail ont une incidence directe sur l’usage des espaces de travail et déterminent leur fonction.

L’étude décrit l’adaptation de trois entreprises. L’Assurance retraite, par exemple, pratique le concept de l’équité avec souplesse ; l’entreprise propose des droits en fonction de la situation de chacun et du poste de chacun. Splunk, une entreprise qui crée des logiciels de recherche, met l’accent sur les bureaux pour générer de l’attractivité principalement sur son siège parisien, mais permet une grande souplesse à ses salariés en province. Enfin, l’entreprise Doctolib préfère faire revenir au bureau ses collaborateurs pour innover en permanence et forger un sentiment d’appartenance fort.

S’adapter à la variation des flux et favoriser le sentiment d’appartenance

Les entreprises redoublent d’efforts pour proposer une expérience fluide, agréable, confortable, dans l’espoir que cela permettra de se sentir mieux que chez soi. Les bureaux apparaissent de plus en plus comme un espace de vie et de réalisation personnelle, ainsi que de réussite collective. D’après l’étude, 70 % des décideurs immobiliers déclarent que la direction générale se mobilise à leurs côtés pour penser cette nouvelle stratégie immobilière ; 42 % des décideurs immobiliers estiment avoir une compréhension claire et transparente du cap stratégique de l’entreprise. Des évolutions sont donc encore à prévoir pour les années à venir…

The Boson Project dévoile l’étude “Le Travail Déraciné”