Un tiers des bailleurs indique offrir des logements en colocation, contre moins d’un quart lors de la précédente et même enquête réalisée en 2019. Cependant, le nombre de logements en colocation a tendance à stagner chez la majorité des bailleurs. Pour un tiers seulement d’entre eux, il a progressé depuis 2019. Le parc de logements mis en colocation reste faible au regard du parc global des bailleurs : 37 % pratiquant la colocation comptent moins de cinq logements en colocation, 75 % moins de 20 logements.

En moyenne, le ratio de colocataires par logement s’élève à deux, mais la situation est variable selon les bailleurs : de moins d’un colocataire par logement, reflétant des situations de vacance, jusqu’à quatre colocataires. La colocation au sens de la loi Elan reste, ainsi, une activité marginale au sein du parc social.

Les jeunes restent la cible principale et les clients privilégiés sont les étudiants. 49 % des individus en colocation dans le parc social ont moins de 30 ans, certains bailleurs privilégiant de fait cette population : 30 % des bailleurs interrogés n’accueillent en colocation que des individus de moins de 30 ans. Les plus de 55 ans représentent un quart des colocataires, essentiellement dans le cadre de colocations familiales. 40 % des baux de logements en colocation ont, en moyenne, une durée inférieure à un an ; 31 % ont plus de trois ans. En outre, 22 % des logements en colocation ont une durée précise de 12 mois, reflétant les particularités des logements étudiants.

Au-delà du fait qu’elle réponde à un besoin exprimé, la colocation peut être appréhendée comme un outil de gestion du parc pour les bailleurs. Tout d’abord, afin de remédier à la pénurie de petits logements, notamment dans les villes économiquement dynamiques et/ou étudiantes, la colocation pouvant être proposée en remplacement d’un T1/T2. Dans d’autres situations, elle est utilisée afin de lutter contre la vacance.

Néanmoins, 51 % des bailleurs justifient le non-développement de la colocation par une demande inexistante ; les demandeurs de logements sociaux semblent, d’une part, méconnaître ce dispositif et, d’autre part, être réticents à partager leur espace de vie avec d’autres personnes qu’elles ne connaîtraient pas. Même parmi les étudiants, public-cible, les projets de colocation sont plus affinitaires (entre personnes se connaissant au préalable), qu’individuels et indépendants ; l’on parle alors de colocation choisie. Ce constant est confirmé par les bailleurs : seuls 12 % de ces derniers estiment que la colocation est un dispositif plébiscité par les personnes en recherche d’un logement.

Néanmoins, parmi les bailleurs ne pratiquant pas la colocation, 9 % d’entre eux déclarent réfléchir à son développement sur leur territoire, plutôt sous forme d’expérimentation. La progression de la colocation observée entre l’enquête de 2019 et celle de 2022 devrait donc se confirmer les prochaines années, tout en restant à une échelle modeste.

Selon l'Ancols, la colocation au sein du parc social reste marginale