Au cours des douze prochains mois, Savills prévoit, de manière générale, « de meilleures perspectives et davantage d’opportunités en matière d’investissement dans l’immobilier européen ». Le conseil estime que les taux d’intérêt européens « vont commencer à baisser cette année, alors que les recettes des investisseurs restent, pour l’instant, tirées par les revenus locatifs plutôt que par la croissance de la valeur de leurs actifs ».

Pour les investisseurs « core, core+ », Savills recommande les marchés logistiques « prime » au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays-Bas, en France et en Espagne, tirés par une solide croissance des loyers et des valeurs locatives indexées dans les baux ; les bureaux QCA « prime » au mix de locataires diversifié dans les marchés d’Europe de l’Ouest et du Sud, avec de faibles taux de vacances et des perspectives de croissance économique résilientes à la conjoncture, notamment dans Paris QCA, à Madrid, dans le West End londonien et à Copenhague ; le logement collectif « prime « , dans les grandes villes européennes et, de plus en plus, en Europe du Sud, devrait tirer son épingle du jeu cette année ; enfin, les petites et moyennes surfaces, en particulier les enseignes discounts, bénéficiant d’une bonne accessibilité.

Concernant les recommandations pour investisseurs « value-add », Savills oriente les professionnels sur les bureaux QCA de seconde main à réhabiliter sur des marchés en pénurie d’offre afin d’y capter la hausse des loyers, par exemple dans les six plus grandes villes d’Allemagne ; les actifs logistiques modernes avec des baux à renouveler à deux-trois ans permettant de profiter du rebond à venir des loyers ; mais également, les nouvelles résidences étudiantes en raison de la hausse continue du nombre d’étudiants nationaux et étrangers partout sur le continent, renforcée par le nombre grandissant de cours proposés en anglais, en particulier dans le sud de l’Europe. Savills conseille aussi le secteur du « life sciences » en Europe de l’Ouest, la demande grandissante pour des services de santé numérique ayant stimulé les investissements. Cela a eu pour conséquence d’augmenter la demande en bureaux et laboratoires, notamment au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, en Belgique et en Suisse. Et, enfin, les data centers dans des villes telles que Prague, Gênes, Munich, Düsseldorf, Berlin, Milan, Cambridge, Manchester et Birmingham.

Pour les investisseurs « opportunistes », Savills émet la recommandation d’investir dans de nouveaux sous-secteurs industriels ou logistiques à fort potentiel, dont le stockage industriel en extérieur, le stockage en libre-service et la recharge de véhicules électriques ou encore la reconversion d’actifs immobiliers en difficulté, une fois leur prix fortement corrigé.

Les grandes thématiques de 2024

Selon le conseil, les grands thèmes pour 2024 devrait se concentrer sur l’énergie, pour atteindre les objectifs de neutralité carbone ; la consommation énergétique du secteur de l’immobilier européen doit diminuer presque cinq fois plus rapidement dans la décennie en cours qu’elle ne l’a fait dans la précédente. « Les entreprises cherchant à réduire leur consommation opteront, ainsi, pour un immobilier performant sur le plan énergétique. Les changements qui surviennent sur le marché de l’énergie influencent également les types d’investissements observés en immobilier. Les marchés bénéficiant de sources d’énergie plus indépendantes ou d’infrastructures d’énergies renouvelables plus développées pourront davantage attirer les investisseurs ».

Savills s’attend à ce que l’intelligence artificielle (IA) influence de manière importante différents aspects des secteurs immobiliers du « retail », du bureau et de la logistique. « Dans le cas en particulier où l’IA est utilisée pour assister la main-d’œuvre et améliorer la productivité des employés, elle pourrait entraîner une évolution historique de la demande en immobilier, le niveau de vie s’améliorant dans les économies où elle est bien utilisée ».

Concernant l’ESG, « les actifs bénéficiant des certifications et labellisations environnementales les plus élevées se louent plus facilement, sont à l’abri d’un nouveau durcissement de la réglementation, peuvent servir plus facilement de collatéral pour emprunter et présentent un risque de liquidité plus faible au moment de leur cession. Savills s’attend à ce que la hausse de la demande et de la concurrence entre utilisateurs pour louer ces bâtiments entraîne une plus forte croissance des loyers « prime » sur les marchés en pénurie d’offre, et puisse par conséquent augmenter les revenus que ces bâtiments génèrent pour leurs propriétaires »…

Savills émet ses recommandations pour les investisseurs en immobilier européen