Le quartier de La Défense est emblématique de la France qui rentre de plein pied dans la seconde partie du 20ème siècle ; une France moderne, industrielle, tournée vers l’avenir et la prospérité économique. Sous l’impulsion d’un Général de Gaulle planificateur et visionnaire, ce quartier de l’Ouest parisien, bordant la petite couronne de la Capitale, va connaître une métamorphose radicale et verticale dès les années 1950, allant jusqu’à être surnommé le « petit Manhattan » français. Motif d’orgueil chauvine pendant plusieurs dizaines d’années, La Défense pâtit depuis quelque temps d’une image écornée : trop bétonnée, trop concentrée, pas suffisamment aérée et arborée. De plus, le Covid étant passé par là, la vacance des tours a explosé, menaçant la pérennité même du site. Des vagues successives de travaux ont été lancées, destinés à combler ses lacunes et sa désuétude.

« Une mini-révolution urbaine »

Le dernier chantier en date à être inauguré : La Rose de Cherbourg. Un tracé vert et suspendu dans la masse grise du macadam environnant, l’ex-échangeur routier devant peu à peu se muer en autel dédié aux mobilités douces et aux loisirs en extérieur. Pour cette date attendue, après six à huit ans de réflexion, de contre-temps, de conception et de travaux, étaient présents politiques et professionnels : Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire (LR) de Puteaux ; Pierre-Yves Guice, le directeur général de Paris La Défense ; Georges Siffredi, le président du département des Hauts-de-Seine (92) et Pierre Buisson, directeur associé de l’agence AME, maîtrise d’œuvre des espaces publics de Paris La Défense. « C’est une mini-révolution urbaine qui s’épanouit sous vos yeux ! » s’est exclamé Pierre Buisson.

Le modernisme de l’époque gaullienne

« Avant, les riverains de la ville de Puteaux avaient droit à un vrombissement constant sous leurs fenêtres ; une frontière motorisée les séparait du quartier d’affaires, leur offrant comme horizon un échangeur routier gris et en état de décrépitude ». Georges Siffredi ne dit pas autre chose : « c’est un authentique travail de couture urbaine ouvrant La Défense à son environnement immédiat. 65 ans après l’avènement du quartier d’affaires, fruit de l’élan modernisateur de l’époque gaullienne, nous vivons une étape importante dans le nouveau modèle de développement du quartier. Il y a un vrai défi de désenclavement de La Défense, qui s’est bâtie par bourgeonnements successifs, tours après tours, constructions après constructions… Il faut revenir à un réaménagement à hauteur d’homme ».

Une place piétonne au cœur du projet

La Rose de Cherbourg répond à cette caractéristique : cette balade de 600 mètres suspendue au-dessus du sol est ornée de neuf tonnelles en demi-cercle prochainement agrémentées de végétalisation. Sous la promenade suspendue (rappelant la « High Line » new-yorkaise), un parc et des espaces ludiques seront aménagés : une aire de jeux, un skate park, une zone d’escalade pour enfants ou encore un terrain de basket. Une grande place piétonne constituera le cœur du projet, devant privilégier le recours aux mobilités douces. De l’autre côté, des projets-phares dominent les lieux : la tour Hekla et ses 220 mètres de hauteur, livrée en 2022 et fruit de la collaboration entre l’architecte Jean Nouvel, Hines et AG Real Estate. Et les deux gratte-ciels formant l’ensemble Landscape. Sans oublier la résidence étudiante « YouFirst Campus Paris La Défense ». Un ensemble complémentaire devant, à coup sûr, participer à revivifier un quartier en plein renouveau…

Puteaux : La Rose de Cherbourg dévoile son nouveau visage