Souhaitant que les politiques candidats s’emparent enfin du sujet, 250 organisations du mouvement HLM ont travaillé de concert à l’élaboration de 95 propositions pour « loger la France telle qu’elle est, dans sa diversité de parcours, de revenus, de projets ». « Nous avons écrit un mode d’emploi pour le ou la prochaine ministre du Logement » résume Emmanuelle Cosse. Un mode d’emploi décliné en six axes : « faciliter la production de logements sociaux par des mesures structurelles et durables ; loger la France telle qu’elle est ; encourager les parcours résidentiels ; participer au pacte républicain ; lutter contre le dérèglement climatique et innover aux côtés des territoires ».

Plaidoyer pour la mixité et l’accession sociale

Réunis autour de la présidente de l’USH, les présidentes et présidents des fédérations ont exprimé leurs priorités et leur volonté de faire plus et mieux. Valérie Fournier, présidente de la Fédération des ESH a, en préambule, souligné que les propositions formulées étaient avant tout fondées sur l’idée du pacte républicain qui implique une ville mixte (une adresse à Eric Zemmour dont les propos sur les quartiers ont fait l’objet d’une plainte de l’USH, ndlr). Pour « faire mieux en matière de logement social », considère-t-elle, « il faut nous donner la capacité à faire et entendre que construire n’est pas incompatible avec le ZAN ». « La question du parcours résidentiel et du parcours social doit être au cœur des préoccupations » poursuit Marie-Nöelle Lienemann, présidente de la fédération des Coop HLM, qui plaide pour l’accession sociale à laquelle il faut « donner un coup de booster ». L’ancienne ministre du Logement appelle à une harmonisation de la quotité du PTZ sur l’ensemble du territoire et à l’arrêt du discours « qui veut faire croire que diminuer l’accession sociale c’est réduire l’étalement urbain, un alibi utilisé par Bercy ». Autres propositions avancées : la création d’un livret d’épargne parcours résidentiel pour pouvoir acheter un logement neuf, une épargne qui se verrait bonifiée d’un ajout par le bailleur social ou encore l’extension à tous de la prime à l’accession versée par Action Logement aux salariés.

Une visibilité financière et une pérennité des mesures

Jean-Luc Vidon, président de la Fédération Nationale des Associations Régionales HLM (FNAR) a posé la question de l’aménagement du territoire et souligné que « le logement social est parfois le seul logement abordable dans certaines communes ». Le cadre financier doit, selon lui, évoluer tout en assurant aux bailleurs une « visibilité et une stabilité financière ». Le président de la Fédération des offices, Marcel Rogemont, revenant sur les conséquences de la réforme des APL sur le budget des ménages et des bailleurs, s’est déclaré « fermement hostile à voir les APL se fondre dans un revenu unique, fût-il universel ». Autre grande thématique importante pour le monde HLM : la rénovation énergétique des logements pour les mettre aux niveaux requis par la loi Climat et Résilience. Marcel Rogemont milite, ainsi, pour une « MaPrimeRenov’ pour les organisme HLM, des subventions gratuites ». Sans de nouvelles aides (et non des prêts), renchérit Emmanuelle Cosse, les objectifs de la loi, que le mouvement HLM fera « tout pour atteindre » ne seront pas remplis. Elle appelle, en conséquence, à la mise en place d’un « quoi qu’il en coûte climatique »…

Présidentielle 2022 : le monde HLM livre un "mode d'emploi pour le ou la futur(e) ministre du Logement"