En introduction, les représentants de la Fédération présents n’ont pas pu omettre d’évoquer la situation particulièrement chaotique que traverse notre pays. Après la crise sanitaire et ses conséquences désastreuses pour les commerçants, c’est désormais la destruction et le pillage que déplorent certains patrons de TPE/PME. Ironie du calendrier, ces échauffourées interviennent concomitamment aux soldes d’été, moment propice pour les enseignes pour dégraisser leurs stocks. Voilà donc qui vient rajouter de la difficulté à leur situation déjà précaire et qui n’avait certainement pas besoin de nouvelles complications… « Il est malheureusement peu probable que les assureurs puissent aller aussi vite que nécessaire, ni qu’ils ne renoncent suffisamment aux franchises contractuelles. En conséquence, le reste à charge pour beaucoup d’entreprises et de magasins risque d’être important et supérieur au niveau supportable pour certains dans un moment de fragilité intense » a déclaré Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos. Sans compter la fréquentation des magasins qui devrait logiquement être impactée par le chaos ambiant.

Néanmoins, Procos révèle que le semestre se termine plutôt positivement puisque les chiffres d’affaires des points de vente ont augmenté de 6,5 % entre juin 2022 et juin 2023, après avoir pourtant connu une baisse en mai. De plus, le mois de juin est le troisième meilleur de l’année, après janvier (+11,5 %) et février (+7,5 %). L’équipement de la maison, ainsi que le secteur de la culture/cadeaux/jouets ont, néanmoins, connu des baisses, respectivement de 5 et 1,8 %. L’habillement (+5 %) et la chaussure (+15 %) ont, de leur côté, clôturé le mois de juin en positif.

Pour le bilan semestriel dans son ensemble, les ventes magasins ont connu une légère hausse, de 3 % en valeur par rapport au premier semestre 2022. Les ventes en volumes, de leur côté, ont baissé de 0,5 à 1 %. De plus, si l’on excepte l’équipement de la maison, pour tous les autres secteurs, la croissance de l’activité est tirée par les magasins physiques alors que les ventes sur le web sont en retrait.

Procos relève que les perspectives d’activité pour la fin 2023 permettent d’entrevoir un début d’amélioration « qui portera, sans doute, ses fruits en 2024 ». Les tensions sur les prix, mais aussi sur les approvisionnements devraient être moindres et rendre les futurs stocks moins chers pour les enseignes. Reste une inconnue : la consommation va-t-elle être relancée ? Ni les prix élevés, ni le moral des Français logiquement affecté par le contexte actuel ne vont dans le sens de cette relance. Mais une bonne surprise n’est jamais à exclure…

Enfin, en ce qui concerne les enseignes, Procos déplore le non-plafonnement de l’indexation des loyers commerciaux à 3,5 % pour les commerces ; « une erreur d’appréciation qui pourrait générer des fermetures de magasins quelle que soit la taille de l’enseigne »…

Pour Procos, le commerce spécialisé a connu un premier semestre en demi-teinte