« Nous retrouvons une croissance du PIB raisonnable, mais réelle : +0,4 % au troisième trimestre 2024, avec une perspective de +1,1 % à l’issue de l’année, comme en 2023 » a introduit Pascal Boulanger, président de la FPI. La baisse de l’investissement des ménages en immobilier neuf est, quant à lui, estimé à -6 % en 2024 et ce, malgré la baisse des taux d’intérêt et l’élargissement du PTZ promis par le Premier ministre, Michel Barnier. L’inflation, elle, continue de baisser, plafonnant à 1,2 % en octobre, alors qu’elle était de 3 % en février. De plus, la réduction des taux de la BCE est enclenchée depuis juin et se répercute lentement sur les taux des crédits immobiliers aux ménages.

Pour les chiffres concrets, le tableau est moins enchanteur : en promotion, les autorisations de logements collectifs à bâtir a fondu de -6,7 % entre les troisièmes trimestres 2023 et 2024. De plus, les mises en chantiers ont également baissé : -4,4 % (25 900 au 3ème trimestre 2024). Au plus fort de l’activité immobilière, entre 2015 et 2018, le volume trimestriel moyen représentait 59 600 logements autorisés à la construction, contre 43 400 au 3ème trimestre 2024. Lors de la précédente mandature municipale (2014-2020), les autorisations mensuelles de mises en chantier atteignaient une moyenne de 19 335 logements ; depuis mars 2020, ce chiffre a baissé pour atteindre 16 677 et, sur la dernière année, 14 230. « Nous assistons à une frilosité de la part des constructeurs, qui ne déposent plus de permis car ils savent que ces derniers auront de fortes chances de se voir opposer une fin de non-recevoir » explique Pascal Boulanger. « Nous faisons face à un Malthusianisme inquiétant, une frilosité constante et persistante aussi bien des administrés que des édiles, qui n’ont pas le courage de s’opposer à la vox populi et de faire entendre que le mal-logement est la conséquence directe de la crise de la construction ».

L’assèchement de l’offre est réelle, avec 8 693 logements mis en vente au 3ème trimestre 2024, contre 14 731 au même trimestre un an plus tôt (-41 %). Une bonne moyenne dépasse généralement les 20 000 logements/trimestre, comme en 2022 (23 273 au 3ème trimestre), en 2021 (23 151) et, plus importante encore, en 2018 (25 466) et 2019 (24 863). Depuis le début de l’année, les chiffres ne sont guère plus encourageants : 39 023 mises en vente, soit -33,7 % par rapport aux neuf premiers mois de 2023 (58 856). Plus inquiétant encore : les retraits massifs de logements pourtant déjà commercialisés (32 % au 3ème trimestre 2024). « Pour environ 25 % de ces retraits, cela concerne un motif commercial mais, pour les 75 % restants, les raisons sont ou techniques ou judiciaires à la suite de recours, ce qui est plus inquiétant » a éclairé le président de la FPI.

Les réservations chutent elles aussi, bien que plus modestement : -2,5 % entre les 3èmes trimestres 2023 et 2024 (19 165). Les ventes en bloc chutent de 12,9 %, principalement pour cause de fin du plan de rachat de CDC Habitat et Action Logement, tandis que les ventes au détail progressent de 4,3 %, ce qui s’explique par la baisse des taux d’intérêt et la disparition prochaine du Pinel, qui incite les particuliers à se lancer dans l’investissement locatif tant que cela est encore fiscalement avantageux. Depuis début 2024, les ventes totales de logements neufs baissent de 4,4 %.

Il est à relever que les délais d’écoulement ne cessent de croître, atteignant 20,7 mois ; l’on estime que l’idéal se situe entre 10 et 12 mois. La sous-demande y est pour quelque chose, de même que les prix qui ne baissent pas assez : 4 904 euros de moyenne le mètre carré au 3ème trimestre 2024. Pour conclure, Pascal Boulanger a tenu à signaler que « les promoteurs s’appauvrissent en foncier, mais aussi en savoir-faire, la crise actuelle {impactant} leurs effectifs avec de nombreux plans sociaux ». Il estime, cependant, qu’un effet de balancier est possible, avec une surenchère envisageable, aussi bien de l’offre que de la demande, lors de la reprise…

Pour la FPI, les chiffres de la promotion immobilière ne cessent de décevoir...