« Même si une récession paraît inévitable, elle devrait être de faible ampleur et de courte durée pour présager une reprise plus franche dès 2024 » estime CBRE dans son étude. Sur le plan international, la Banque Centrale Européenne continuera à relever ses taux à un rythme régulier, afin de maintenir sa politique de resserrement monétaire et lutter contre l’inflation.

Les effets du changement climatique s’amplifieront dans la prochaine décennie. Aussi les politiques et réglementations évoluent rapidement pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025-2028. « Le carbone devient une nouvelle métrique bientôt équivalente à l’euro ou au dollar : les réglementations actuelles et à venir imposent pour les investisseurs et utilisateurs de collecter les données, traiter et analyser pour établir une feuille de route en vue d’atteindre les objectifs fixés » explique CBRE.

Concernant les investissements, la fin d’une ère de taux particulièrement bas, et même négatifs, fait désormais consensus. « Néanmoins, faute de référentiel commun, il n’y a pas actuellement de convergence entre vendeurs et acheteurs sur les prix » nuance CBRE. Le marché ne pourrait retrouver de la fluidité qu’en deuxième partie de 2023, une fois les corrections de prix actées dans les premières transactions.

Vers une diminution de la demande placée en bureaux

Les perspectives économiques dégradées bousculeront la demande placée en Ile-de-France qui affichera un léger recul. « Parallèlement, et pour les mêmes raisons, le volume de commercialisation de bureaux en Ile-de-France devrait se contracter de l’ordre de 5 à 10 % ». Le type de biens le moins concerné par cette baisse seront les bureaux neufs et performants sur le plan environnemental. Alors que les clivages entre les quartiers centraux et périphériques devraient s’accentuer, les régions seront d’autant plus concernées par le manque d’offre.

Pour le marché de la logistique, « si les enjeux de reconstitution du stock d’offre seront particulièrement prégnants, les tensions foncières et la conjoncture macroéconomique pourraient impacter le potentiel de développement des utilisateurs. Par ailleurs, la demande placée restera contenue, avec un intérêt fort pour les entrepôts neufs qui sont prédisposés à répondre aux nouveaux enjeux du secteur ».

Les Jeux Olympiques très attendus pour le commerce

« Malgré une légère reprise, le secteur du commerce n’est toujours pas au niveau d’avant pandémie » analyse CBRE. « Néanmoins, le marché locatif connaîtra un net regain grâce aux perspectives offertes par les Jeux Olympiques et Paralympiques ». Le contexte inflationniste n’épargnera pas ce secteur qui subit l’affaiblissement de la confiance des ménages et la hausse de leur taux d’épargne. Le commerce spécialisé et le e-commerce sont aussi touchés par une baisse des ventes, et induisent une projection incertaine pour 2023.

Bien que le marché du résidentiel se trouve en progression sur les dernières années, le ralentissement des marchés immobiliers impactera également le secteur en 2023. « Il restera toutefois au cœur de la feuille de route des investisseurs nationaux et internationaux. De nouvelles alternatives au résidentiel classique parisien existant devront être explorées » anticipe CBRE.

Après deux années marquées par la crise sanitaire, 2022 avait débuté sous les mêmes auspices pour le secteur de l’hôtellerie. Pourtant, dès le printemps, la fréquentation a fortement repris, l’année finissant avec un RevPAR significativement au-dessus de 2019. Le volume d’investissement a, lui aussi, atteint de nouveaux sommets…

Pour CBRE, le secteur de l'immobilier "se réinvente en 2023"