D’abord, les chiffres des permis de construire : ils sont en chute de 6,7 %, à 214 600 unités s’agissant des logements collectifs et en progression de 4,6 % à 471 000 unités s’agissant des maisons. « Une situation en pleine contradiction avec la volonté de Zan du gouvernement et qui montre que l’engouement des Français pour la maison individuelle est, plus que jamais là, renforcé avec la crise du Covid. » constate Pascal Boulanger. Il ajoute : « cette tendance devrait s’accentuer encore en 2022 ».

Chute du nombre des réservations

En 2021, le nombre des réservations a, quant à lui, baissé de près de 12 %, tandis que les mises en vente par les promoteurs ont chuté de près de 17 % sur un an. « On assiste à un tarissement » constate Marc Villand, avec un volume de 30 % inférieur à des années de production jugées satisfaisantes ». Et Pascal Boulanger de révéler que certains élus ne cachaient pas déjà que « 2022 serait la dernière année pour la délivrance des permis de construire »… bien en amont des prochaines municipales.

Logiquement, rareté de l’offre signifie hausse des prix : de 4,8 % en Ile-de-France et de + 5,5 % en régions. Une situation « préoccupante » qui « n’amuse pas les promoteurs car cela dessert la clientèle » affirme Pascal Boulanger. La rareté des logements neufs proposés à la vente produit ses effets sur le marché de l’ancien, qui lui aussi voit ses prix grimper, avec, dans certains territoires, des prix qui rejoignent ceux de l’immobilier neuf. « C’est la chronique d’une crise annoncée » résume Marc Villand.

« Faire du logement l’enjeu de la présidentielle »

Ne souhaitant pas rester sans réaction et être force de proposition, à la veille du choix d’un Président de la République, la Fédération formule, par la voix de son président, quelques idées afin de faire du logement « l’enjeu de cette présidentielle ». Pascal Boulanger écarte, en premier lieu, les « choses » que le promoteur ou le politique ne peuvent guère maîtriser, soit le prix des matières premières et le niveau des taux d’intérêt pour s’intéresser à celles qu’il est possible de faire bouger. En premier lieu, le sujet de l’offre de logements : « il faut agir vite et fort » plaide Marc Villand « et faire émerger du foncier public et privé, regardez les terrains dont vous disposez et mettez-les à l’offre ! ». « J’en appelle aux maires », renchérit Pascal Boulanger, « qui ont la main depuis 40 ans sur les permis de construire, à agir. Si les prix sont élevés, c’est surtout à cause du manque d’offre ». Autre proposition : mettre fin à la « surenchère normative » et soutenir les ménages accédants dans leur volonté de devenir propriétaires. Enfin, la FPI revient sur l’éternel sujet du statut de l’investisseur, appelant à la création d’un statut du bailleur privé professionnel.

Pascal Boulanger (FPI) : « les prix du logement neuf vont malheureusement continuer à augmenter »