L’étude révèle que, trois ans après la crise sanitaire, le télétravail est proposé par 53 % des dirigeants et accessible à 55 % des salariés. La moitié de la population étudiée n’y a donc pas accès. De fait, il existe de fortes disparités entre les salariés, en fonction de la localisation et des profils d’entreprises. Ainsi, la part des salariés pouvant télétravailler est de 69 % en Ile-de-France, contre 50 % en régions ; 38 % dans les petites structures, contre 62 % dans les plus grandes et 61 % dans l’industrie, contre 41 % dans le commerce et les transports. Notons qu’il existe des différences importantes entre les salariés de la fonction publique et du privé. La fonction publique peine à adapter ces espaces de travail : « le chemin est peut-être plus long que pour les institutions privées car les habitudes sont peut-être plus ancrées dans le public » explique Julie Gaillot, directrice du pôle société chez CSA Recherche.

L’impact de la crise sanitaire

Depuis la crise sanitaire et les habitudes de travail imposées à tous, le télétravail semble avoir conquis les salariés. Parmi ceux qui y ont accès, trois profils se dessinent : ceux qui y ont recours au maximum de ce qui est autorisé, majoritaires à 41 % ; ceux qui, à l’inverse, viennent au bureau tous les jours, sauf exception, à hauteur de 30 % et, enfin, ceux qui profitent de la flexibilité qui leur est offerte, autour de 29 %. Du côté des dirigeants, la moitié seulement sont convaincus des bénéfices du télétravail et pour 44 % d’entre eux, celui-ci s’est imposé par la pression des collaborateurs ou pour suivre l’évolution du marché du travail.

Faisant souvent partie de l’équation du travail hybride, le « flex office » est stable et concerne un quart des salariés, qui l’apprécient toujours à 73 %. Evolution notable par rapport à l’an dernier : le fait qu’il favorise les rencontres devient son premier avantage, perçu par 36 % d’entre eux (en hausse de 11 points).

Quels impacts sur l’immobilier d’entreprise ?

Les locaux restent un enjeu important, voire prioritaire pour 78 % des dirigeants. On note cette année qu’ils sont 15 % de plus que l’an dernier à juger leurs locaux inadaptés aux nouveaux modes de travail et 16 % d’entre eux assureraient même vouloir déménager ; cependant, une grande partie veulent aménager leurs locaux. Parmi ces derniers, la moitié y associent une augmentation de la surface…

L’importance de la localisation

Le choix de la localisation reste l’enjeu majeur pour les deux types d’acteurs : elle est perçue comme un avantage concurrentiel par 57 % des dirigeants et est le critère prioritaire pour 52 % des dirigeants et 54 % des salariés. Les choix sont très marqués dans la sélection des quartiers, notamment pour les commodités de restauration et des services qu’ils proposent.

L’espace de travail au service de l’expérience collaborateur

Les salariés ont toujours plaisir à venir au bureau : ils décriraient une meilleure productivité, pour 56 % d’entre eux et la favorisation du lien social avec les collaborateurs, pour 69 % d’entre eux. Lorsque les salariés sont interrogés sur l’enjeu prioritaire dans la mise en place du travail hybride, ils répondent majoritairement « les outils » à 40 %, exprimant ainsi leur besoin opérationnel et fonctionnel au quotidien. Sur la même question, les réponses des dirigeants se répartissent équitablement entre le management à 33 %, les outils à 30 % et l’accompagnement des collaborateurs à 30 %.

« L’espace de travail reste un puissant levier d’attraction. Il y des attentes toujours aussi fortes sur les services de la part des salariés » déclare Julie Gaillot. De fait, l’espace de travail reste un critère important ou décisif pour 69 % des salariés et un rôle essentiel dans l’envie de rester dans l’entreprise pour 79 %. Ces espaces de travail doivent incarner la marque : son activité et ses produits d’une part (pour 45 % des dirigeants), mais aussi ses valeurs et son histoire. C’est un aspect qui compte aussi pour les salariés, mais dans une moindre mesure. Autre aspect important de l’expérience collaborateur attendue : les services proposés aux salariés. Côté dirigeants, on notera les progrès faits sur l’offre de restauration. Du côté des salariés, les attentes sont encore nettement supérieures à l’offre proposée par les dirigeants.

« Il y a un choix de plus en plus précis dans l’attractivité ; les salariés sont de plus en plus exigeants vis-à-vis des services, du confort des bureaux, jusque dans le choix de la décoration » conclut Julie Gaillot.

Parella et CSA dévoilent une étude sur le lien entre les Français et le télétravail en 2023