Patrimoine

Los Angeles : l'ultime demeure de Marilyn Monroe classée monument historique

02 Juil 2024 - 12h50

C’est dans le quartier huppé de Brentwood, à Los Angeles, que l’icône féminine Marilyn Monroe, figure immortelle de la pop culture et d’une Amérique de l’après-guerre dont le « way of life » s’est importé partout dans le monde, a acquis, en 1962, une villa de style coloniale de 270 m2. C’est aussi là qu’elle s’est éteinte, quelques mois plus tard, au mois d’août de la même année. Menacée de démolition par ses repreneurs, la demeure vient d’être classée monument historique, lui permettant de rester arrimée à ses fondations. C’est le Choix Immoweek du jour !

Elle l’avait fait construire pour se reconstruire elle-même, prendre un nouveau départ après une première partie de vie hors normes, à la fois grandiose et tumultueuse, vertigineuse, puis décadente. A 36 ans, le sex-symbole Marilyn Monroe est glorifiée, mythifiée à travers le monde, symbole occidental de la beauté féminine : blondeur légendaire, minois ensorcelant et poses aguicheuses. Celle à qui l’on prête une relation suivie avec le président Kennedy depuis son langoureux message d’anniversaire adressé au démocrate fut mariée trois fois, pour autant de divorces ; son dernier époux en date, le dramaturge Arthur Miller, est déjà de l’histoire ancienne quand « la » Marilyn emménage seule dans la cité des Anges. Au-dessus de la porte d’entrée, la star a fait graver un message dont les événements ultérieurs donneront une tonalité sinistrement prémonitoire : « cursum perficio » en latin, soit « mon voyage se termine ici » en version française. Quelques semaines plus tard, donc, l’actrice sera retrouvée morte dans sa chambre, une boîte de médicaments bien entamée à ses côtés. Des théories du complot en thèses plus ou moins fantaisistes entourant les circonstances réelles de son décès, une seule chose demeure certaines : la villa de Los Angeles fut son ultime demeure et deviendra par la suite un lieu de pèlerinage hautement symbolique pour ses milliers de fans.

Un lieu de pèlerinage qui aurait pu ne plus être, les repreneurs de la demeure ayant fait savoir leur volonté de la démolir pour en reconstruire une autre. Une conseillère municipale de Los Angeles, harcelée d’appels émanant d’admirateurs l’exhortant à ne pas laisser commettre l’irréparable, s’est saisie du dossier et a présenté une motion de censure en septembre 2023 pour que l’endroit obtienne le statut de monument historique et soit, par conséquent, préservé de toute démolition. Un statut finalement accordé ! Les fans pourront donc continuer de venir se recueillir à Brentwood, y déposer des bouquets et des offrandes par milliers. Il continue d’exister de rares endroits où la pierre aura toujours raison du temps qui passe…

Anthony Denay