Les Français l’adorent ! En temps troublés, où les dépenses se font avec parcimonie et la volonté d’épargner devient presque irrépressible, le Livret A regagne encore quelques gains de popularité. Les récents chiffres le prouvent : au mois de mai, les ménages ont placé 2,5 milliards d’euros dans leur Livret A, un montant qui n’avait plus été atteint depuis mai 2020, en plein déconfinement (4 milliards placés sur le Livret A à cette époque).

Alors que les experts prévoyaient une hausse plutôt de l’ordre de 4 % (formule de calcul prenant en compte le taux d’inflation), les professionnels du logement social peuvent respirer. Leur plaidoirie aura été entendue, d’abord appuyée par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, puis, finalement, validée par Bercy. Eric Lombard, le directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, s’était notamment publiquement exprimé sur ce dossier. Pour rappel, la Caisse des Dépôts gère 60 % des montants placés par les Français sur leur Livret A, qu’elle réinvestit pour partie dans des prêts destinés à la construction de logements sociaux. Le taux de rémunération du Livret A se transforme en taux d’emprunt pour les acteurs du logement social ; plus il est haut, plus ces derniers doivent payer pour rembourser. « Plus le taux du Livret A est élevé et plus les prêts sont chers. Je ne veux pas mettre en péril la construction de dizaines de milliers de logements » a argumenté Bruno Le Maire pour justifier son choix. De là à penser que cela va relancer le marché de la construction de logements sociaux en France…

Livret A : maintien du taux à 3 % jusqu'en 2025