En Bref…

La Côte d’Azur dans le top 20 mondial des meilleurs lieux d’implantation pour les travailleurs nomades. C’est ce que révèle le classement Savills des travailleurs nomades 2023. À noter que Dubaï a pris la tête de ce classement, détrônant Lisbonne qui passe de la première à la cinquième place. Son dauphin n’est autre que Malaga, nouveau-venu dans le classement Savills. L’arrivée de grandes sociétés de renom, comme Google, au sein de la station balnéaire n’est pas étrangère à cette belle performance.

CDC Habitat dévoile son bilan 2022 en Ile-de-France et ses perspectives en termes de production et de réhabilitation de logements pour accompagner la transition énergétique et écologique du secteur dans la région. Au cours de l’année 2022, le groupe a livré près de 4 500 logements neufs, en a réhabilité 2 252 logements et a entamé la mise en chantier de 3 418 logements en visant les normes de qualité́ et de durabilité́ les plus élevées. Au total, ce sont 1,16 milliards d’euros qui ont été investis, en majeur partie dans la production neuve. L’objectif : produire une offre diversifiée et de qualité́, adaptée aux besoins locaux et aux enjeux environnementaux.

Le groupe Prologis dévoile également son deuxième bilan d’activité pour le second trimestre de l’année 2023. En termes de chiffres, le groupe annonce un portefeuille de plus de 22 millions de mètres carrés avec une activité locative au deuxième trimestre qui atteint 837 884 m2. « Notre portefeuille européen continue de faire l’objet d’une forte demande, avec un taux d’occupation de 98,2 % et une croissance des loyers de plus de 26 % sur les 12 marchés sur lesquels nous intervenons. Grâce à notre envergure et à notre taille, nous continuons d’accompagner nos clients sur la voie de la décarbonation » commente Ben Bannatyne, président de Prologis Europe.

Dans le détail…

Les acquéreurs s’enhardissent. Conséquence du renchérissement continu du coût du crédit, le nombre d’acheteurs capables d’obtenir un emprunt et d’aller jusqu’au bout de leur projet d’acquisition d’un bien immobilier diminue. Ceux qui le peuvent se retrouvent logiquement en position de force à l’heure de négocier les prix, les acquéreurs leur faisant face n’ayant plus pléthore de candidats face à eux. Le temps où la concurrence était telle qu’un bien mis à la vente trouvait immédiatement un repreneur semble révolu, du moins dans beaucoup de grandes villes. Désormais, les acheteurs prennent leur temps, procèdent à des visites, des contre-visites en présence d’experts, réfléchissent, se renseignent… Un temps un peu plus long qui remet l’acquéreur en position de (relative) force vis-à-vis du vendeur. Du même coup, la hausse des prix mécanique produite par une demande en surchauffe n’a plus court, et plusieurs grandes métropoles (Bordeaux, Lyon, Rennes, Nantes, etc.) voient leurs prix diminuer, même si cette baisse est toute relative en comparaison de l’explosion des prix que ces mêmes villes ont connue depuis une dizaine d’années. Brice Cardi, président du réseau national coopératif immobilier l’Adresse, s’est exprimé sur le sujet auprès de nos confrères des Échos au cours de l’été : « C’est dans les villes où les prix ont précédemment le plus augmenté que les vendeurs doivent consentir les plus gros efforts s’ils veulent s’adapter à la baisse du pouvoir d’achat des ménages ». Cependant, la marge de négociation n’est pas homogène en fonction des territoires observés, en témoignent les sites fortement plébiscités par la clientèle étrangère, comme l’est la Côte d’Azur, avec des offres émanant d’acheteurs, notamment américains, plus fortunés que les locaux. À Paris aussi, cette disparité s’observe en fonction des arrondissements. Si la capitale, prise dans son entièreté, a vu son mètre carré se dévaluer de 4,5 % en moyenne sur un an, des arrondissements tels que le 6ème ou le 8ème se sont renchéris (respectivement de 3,7 % et de 2,4 %). Comme à son habitude, le marché du luxe semble préservé, les zones les plus huppées étant principalement ciblées par une clientèle n’étant pas assujettie aux contraintes du crédit…

Confirmation chiffrée : pour les promoteurs, l’heure n’est pas à la fête. À commencer par le n°1 d’entre eux, Nexity. Ainsi, pour le premier semestre 2023, le groupe affiche une baisse de ses réservations de logements de 20 % en volume et de 28 % en valeur. Résultat : sa PDG Véronique Bédague anticipe un résultat opérationnel en baisse pour l’ensemble de l’année, à 250 millions d’euros (contre 300 initialement prévisionnés). Même sort pour Altarea, avec un retrait de 12 % de ses réservations en volume pour les six premiers mois de l’année, et de 7 % en valeur. Et pour Kaufman & Broad ainsi que pour Vinci Immobilier, dont le chiffre d’affaires a fléchi de 23 % au premier semestre, à 600 millions d’euros, et les réservations de logements ont connu un recul de 36 % sur un an. Le groupe Bouygues, de son côté, fait état d’une baisse de ses réservations dans le résidentiel de l’ordre de 26 % sur un an. Même si la vente en bloc aux investisseurs institutionnels a permis de limiter la casse, la chute des ventes aux particuliers est trop importante pour ne pas tirer l’activité résidentielle des promoteurs vers le bas. Du coup, les acteurs susnommés diversifient leur activité, notamment pour ce qui a trait aux classes d’actifs. Ou, à l’image de Nexity, qui a lancé un plan d’économies sur ses frais généraux, sont contraints de réduire leurs coûts…

Les squatteurs sont-ils choyés par l’État ? C’est ce que pourraient laisser penser les tweets indignés publiés par de nombreuses personnalités politiques au cours de l’été. L’objet de leur courroux ? La censure, de la part du Conseil constitutionnel, de l’article 7 de la loi « anti-squat », article qui visait à libérer le propriétaire d’un bien squatté de son obligation d’entretien et à l’exonérer de sa responsabilité en cas de dommage résultat d’un défaut d’entretien. De l’ambigüité de cette justification sont nées les théories les plus extrêmes et les plus simplistes. Beaucoup ont dénoncé une protection honteuse des squatteurs au mépris des propriétaires dont les biens sont illégalement occupés. « Désormais un squatteur peut poursuivre un propriétaire s’il ne vient pas entretenir son logement. Où va-t-on ? » s’est fendu Louis Aliot, vice-président du RN, le 28 juillet sur Twitter. Des cris d’orfraie qui ont incité les Sages de la rue de Montpensier, d’ordinaire taiseux et avares de justifications quant à leurs décisions, à réagir, également sur Twitter : « le Conseil constitutionnel infirme de fausses interprétations données à sa décision du 26 juillet 2023 sur la loi visant à protéger les logements contre l’occupation illicite ». Sur son site, la juridiction a précisé son message : « divers commentateurs ont cru devoir affirmer que le Conseil constitutionnel aurait décidé que, désormais, tout occupant illicite d’un logement pourrait obtenir réparation du propriétaire si le logement est mal entretenu. Telle n’est nullement le sens de la décision qui, par la censure de l’article 7 de la loi déférée, a pour seul effet de maintenir l’état du droit en ce domaine ». L’état du droit, justement, c’est l’article 1244 du Code civil, qui stipule que « le propriétaire d’un bâtiment est responsable du dommage causé par sa ruine, lorsqu’elle est arrivée par une suite du défaut d’entretien ou par le vice de sa construction ». En clair, le statut quo de la loi actuelle est maintenu, et non modifié, alors même que le fameux article 7 de la loi « anti-squat » prévoyait, lui, un changement de paradigme. Plus que les squatteurs, l’article 1244 du Code civil protège les éventuelles tierces personnes victimes de dommages liées à un mauvais entretien de l’immeuble, par exemple à la suite de la chute d’une tuile ou d’un pan de mur. Dès lors, la loi considère qu’un propriétaire, solvable et probablement assuré, ne peut se dédouaner de la responsabilité qui lui incombe de faire en sorte que son bien ne se mue pas en danger pour autrui. De plus, le droit juge qu’il serait particulièrement injuste pour une potentielle victime de devoir se tourner vers un squatteur souvent non-identifiable et quasi-certainement insolvable (et non-assuré). Cela aurait, selon les mots du Conseil, porté « une atteinte disproportionnée au droit des victimes d’être indemnisées ». Cependant, « cette censure de l’article 7 ne prive en rien le législateur de faire passer une autre réforme, qui aménagerait la répartition des responsabilités entre le propriétaire et l’occupant illicite » ont conclu les Sages. La décision, à l’image de la loi « anti-squat » dans son ensemble, n’a pas fini de faire parler…

Le ministre du Logement, Patrick Vergriete, déjà sur le pont. Fraîchement nommé ministre en lieu et place d’Olivier Klein, l’ancien maire de Dunkerque entend marquer d’emblée son territoire. En déplacement officiel début août à Fécamp, en Normandie, le ministre n’a pas choisi cette commune au hasard : elle est symptomatique de ces villes dites « moyennes » que l’on a souvent accusé le pouvoir en place de délaisser, de marginaliser. Là-bas, entouré d’acteurs locaux du logement, Patrick Vergriete a fait une promesse au maire de la ville, celle de faire passer sa commune d’une zone B2 à B1 ; des mentions qui correspondent à la manière dont est établi le zonage urbain en France. Une annonce qui fait suite aux déclarations de la Première ministre, Elisabeth Borne, en conclusion du CNR Logement, relatives à une volonté de refonte du zonage urbain. C’est au total une centaine de communes qui devraient ainsi voir leur statut changer, passant de zones tendues à zones détendues, à la suite de la publication d’un décret et d’une circulaire à la fin du mois d’août. Grâce à cette refonte du zonage urbain, le ministre entend reconnaître officiellement la tension élevée de logements dans les villes concernées par un changement de statut. Or, dans la mesure où les différentes zones déterminent les plafonds de loyers et de ressources applicables aux logements sociaux, cette refonte devrait avoir des conséquences pour les bailleurs sociaux. Affaire à suivre…

La France, nouvel eldorado des banques anglo-saxonnes ? Cet été, nos confrères des Échos ont fait état des velléités de la banque de financement et d’investissement britannique Barclays de transférer son siège européen de Dublin à Paris. Une décision saluée par le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, mais aussi par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Paris peut s’enorgueillir du pouvoir d’attraction qu’il suscite chez les grandes banques anglo-saxonnes, qui en ont fait leur pied-à-terre favori pour leurs activités purement européennes. Si les raisons géographiques paraissent évidentes, avec la proximité de la BCE (Banque centrale européenne) à Francfort, et la présence, à Paris, de l’Agence bancaire européenne, les décideurs de ces prestigieux établissements bancaires saluent les réformes entreprises par les gouvernements successifs sous la présidence Macron. « Si nous avons fait le choix de la France, c’est pour la sophistication et la qualité du régulateur ainsi que le poids des grandes banques françaises dans les activités de marché » indique ainsi Bryan Moynihan, PDG de Bank of America, dans les colonnes des Échos. Pour les grandes banques américaines, la capitale française semble parée de tels atours qu’elle a détrôné dans leurs cœurs les incontournables Dublin, Luxembourg ou Francfort. Le Brexit a accéléré le phénomène, les géants de Wall Street et de la City considérant la France comme la plaque tournante de cette Europe dorénavant orpheline du Royaume-Uni. Parmi les « géants » ayant élu domicile chez nous figurent, entre autres, J.P. Morgan, Goldman Sachs, Morgan Stanley ou encore Bank of America. Cocorico ?

[2] Les infos que vous avez (peut-être) manquées cet été…