La construction continue de s’effondrer. Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a rendu publics les chiffres des autorisations de construction de logements : entre les mois de décembre 2022 et de novembre 2023, ces dernières ont chuté de 25,5 %, tous types de logements confondus. Une décroissance encore plus marquée que celle enregistrée au cours des douze mois ayant précédé la crise sanitaire, de mars 2019 à février 2020 (-19,1 %). Les maisons individuelles pâtissent le plus de la situation, avec une chute de 29,8 % au cours des douze derniers mois ; les maisons individuelles isolées, quant à elles, enregistrent une baisse de 31,7 %. Les ouvertures de chantiers, directement corrélées aux autorisations de construction, dévissent également de 19,6 % (294 700 sur les douze derniers mois). Quels enseignements tirer de ces chiffres ? Principalement qu’ils illustrent le fossé grandissant entre d’un côté, les professionnels acteurs de la promotion et, de l’autre, le gouvernement. Ainsi, les promoteurs grincent des dents, à l’image de Pascal Boulanger, président de la FPI (Fédération des Promoteurs Immobiliers de France), qui a réagi de façon épidermique auprès de nos confrères de « Capital », qualifiant les données de catastrophiques : « elles sont encore pires que ce que je pronostiquais en début d’année, lorsqu’on me taxait de pessimiste ! ». Il a même tancé directement l’exécutif : « continuez, vous êtes sur la bonne route pour tout foutre en l’air ! » (Sic). Un exécutif pour lequel ces chiffres n’ont rien de catastrophiques, bien au contraire : en juin dernier, Olivier Klein, alors ministre du Logement, avait engagé le gouvernement à sortir de terre chaque année 250 000 logements privés et 120 000 sociaux. De ce point de vue, le contrat semble rempli…

Retour du calcul trimestriel pour le taux d’usure dès janvier 2024. C’est la Banque de France qui a officiellement confirmé cette information. Pour faire face à la hausse spectaculaire des taux d’intérêt (+2 points en un an), le ministère de l’Économie et des Finances avait pris la décision, au mois de février 2023, de procéder à un mode de calcul mensualisé du taux d’usure, dans le but de permettre à davantage de ménages d’accéder aux crédits immobiliers. En décembre 2023, les taux atteignaient 4,4 %, en moyenne, pour les prêts courant sur vingt ans, mais se stabilisaient enfin. D’où la décision de stopper le calcul mensuel du taux d’usure qui atteint, quant à lui, 6,29 % pour les emprunts sur vingt ans et plus. Pour rappel, le taux d’usure, qui a pour objectif de protéger les emprunteurs du surendettement, est calculé sur la base des taux pratiqués par les banques au cours des trois derniers mois, majorés d’un tiers.

Surtaxe sur les résidences secondaires en Bretagne. Selon nos confrères de France Bleu, 113 communes bretonnes vont appliquer une surtaxe sur les résidences secondaires à partir de 2024, avec des taux allant de 15 à 60 %. Près de la moitié des communes (56) ont décidé d’opter pour le taux maximal. Les édiles des communes en question espèrent bien tirer profit financièrement parlant de cette surtaxe : ainsi, le maire de Ouessant, une île finistérienne (29), prévoit de dégager entre 70 000 et 80 000 euros de finances supplémentaires en 2024.

Liquidation judiciaire pour l’enseigne d’ameublement Habitat. L’hécatombe continue : après le prêt-à-porter, c’est au tour de l’ameublement de la maison de subir les affres conjugués de la conjoncture économique et d’une gestion parfois aléatoire. L’enseigne Habitat, fondée en 1964, a été officiellement placée en liquidation judiciaire le 28 décembre 2023 par le tribunal de commerce de Bobigny, sans maintien de l’activité. La demande de placement en redressement judiciaire formulée par le groupe n’aura pas abouti, le tribunal jugeant, sur avis préalable des administrateurs judiciaires, que les difficultés financières rencontrées par l’entreprise étaient trop conséquentes pour accorder un sursis. Dans son jugement, le tribunal indique qu’« il ressortait du rapport de l’administrateur judiciaire qu’il n’existe aucune possibilité d’élaboration d’un plan de redressement » et que la situation était « irrémédiablement compromise ». Détail chiffré qui veut tout dire : l’encours des clients non livrés des produits commandés et ayant payé un acompte s’élève à 9 millions d’euros…

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