Avec 491 100 m2 commercialisés au premier trimestre 2024, le marché français de l’immobilier logistique a enregistré l’un de ses pires scores pour un début d’année. En repli de 50 % par rapport à un premier trimestre 2023 dynamique, la demande placée s’établit en baisse de 33 % par rapport à sa moyenne décennale. Pour les trois premiers mois de 2024, c’est la dorsale qui a particulièrement souffert : 210 000 m2 y ont été acquis ou pris à bail, en repli de 61 % en un an. La région parisienne signe, quant à elle, une baisse de 57 % des volumes placés sur un an, avec seulement 84 000 m2 pris à bail. Les Hauts-de-France, pour leur part, enregistrent un recul de 45 %.

Seuls les Hauts-de-France et les secteurs secondaires affichent des volumes supérieurs à leurs moyennes décennales, tandis que les régions francilienne, lyonnaise et marseillaise enregistrent des reculs significatifs des volumes placés. Selon Arthur Loyd, ce sont les pôles logistiques aux loyers les plus élevés qui souffrent le plus des conséquences de l’attentisme des acteurs du marché en ce début d’année. La nature des preneurs évolue peu par rapport à 2023 et reste dominée par les prestataires, qui concentrent 60 % des volumes de transactions.

Dans ce contexte, avec une demande qui ralentit et diminue l’absorption des stocks, l’offre disponible sous six mois s’accroît naturellement, atteignant près de 3,2 millions de mètres carrés à la fin du premier trimestre 2024, en hausse de 23 % par rapport à 2023.

A contrario, le segment de l’investissement en immobilier logistique se porte très bien. Il atteint ainsi 510 millions d’euros au cours des trois premiers mois de l’année (+106 % par rapport à 2023), se démarquant notamment des segments bureaux ou commerces, orientés à la baisse. La logistique concentre ainsi près d’un tiers des volumes totaux en immobilier d’entreprise. Le retour des investisseurs a été massif pour cette classe d’actifs. Comme pour les prises à bail, la dorsale a été fortement plébiscitée, car offrant un fort potentiel de réversion locative, tandis que les secteurs secondaires suscitent globalement moins d’intérêt.

Arthur Loyd Logistique : l'immobilier logistique à deux vitesses au premier trimestre