La demande retrouve de la vigueur, avec près de 10 % de pouvoir d’achat recouvré par les Français par rapport à 2023, conséquence directe du recul des prix et à des taux d’intérêt ayant baissé de 0,5 point depuis novembre 2023. Des disparités existent, néanmoins, selon la zone géographique concernée. En Ile-de-France, les ventes reculent de 7 %, alors même qu’à Paris intra-muros, elles augmentent de 14 %. Un effet direct du retour en grâce des appartements (+8 % à l’échelle nationale) alors que la maison individuelle perd de l’attrait qu’elle avait acquis dans la foulée de la crise sanitaire.

L’offre, de son côté, enregistre une hausse de 22 % en douze mois. Les délais de vente ont, cependant, crû de huit jours au niveau national, rallongeant le temps nécessaire pour écouler le stock de biens à vendre. Pour les maisons, l’offre a encore augmenté davantage (+28 %), avec des ventes moins importantes et un stock qui peine donc à se reconstituer (+18 %), la faute à un faible turn-over sur cette classe d’actifs. D’un point de vue structurel, l’offre immobilière est toujours en situation de pénurie, caractérisée par un déficit historique de la construction neuve.

Pour les transactions, leur volume continue de se redresser, enregistrant une augmentation moyenne de 0,9 %. Paris reprend de la vigueur (+6 %), portée par l’attractivité de la Capitale en matières d’emploi, de transports et de services publics, mais aussi de la baisse des prix, entamée depuis deux ans ; aujourd’hui, le prix moyen est de 9 522 euros/m2, bien loin des 11 000 euros/m2 tutoyés en 2022. L’Ile-de-France, de son côté, affiche un recul des transactions (-1 %), ce qui va avec la tendance baissière de l’attrait suscité par les maisons sur les acheteurs (seulement +0,6 %, contre +1,2 % pour les appartements). Pour les profils des acquéreurs, les primo-accédants constituent un peu plus d’un quart des acquisitions (29 %), les secundo 54 % et les investisseurs, 17 %.

Un ajustement des prix est également à l’œuvre et il n’est pas rare de voir un bien se vendre 15 % en deçà de son prix de vente initial. Les nouvelles réglementations énergétiques commencent, elles aussi, à faire sentir leurs effets en tirant les prix vers le bas. La baisse des prix est plus affirmée sur les maisons (-6,8 %), contre -1,7 % pour les appartements. Les acquéreurs reprennent le « lead », comme à Paris, où les prix ont reculé de 5,3 % en un an. En Ile-de-France, les prix ont reculé de 8,2 %, tandis qu’en régions, ils ont baissé de 3,6 %.

Les délais de vente restent contenus sous la barre des 100 jours, avec une moyenne de 96 jours (+8 jours en un an). Le délai s’élève à 98 jours pour les maisons (+13 jours en un an), tandis qu’il se situe à 93 jours pour les appartements. Enfin, les marges de négociation se situent aujourd’hui à quasiment un point de plus qu’en 2023 (5,22 % en moyenne, contre 4,31 % il y a un an), se stabilisant quasiment.

A retrouver prochainement : notre interview exclusive de Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt.

Le marché de l'immobilier résidentiel à l'aune d'une stabilisation ?