A l’heure où le secteur des centres commerciaux, qui représente 5 % du PIB, 129 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 19,3 millions de m2, est à présent fermé aux deux tiers, le chiffre d’affaires accuse une chute de 6,4 % après une année 2019 record, et une baisse de 12,4 % de la fréquentation pour la période hors confinement seulement. Sans surprise, les centres commerciaux ne sont pas égaux entre eux, ceux situés en région ayant connu une fermeture plus longue et les outlets ne connaissant une baisse que de 3,8 % de leur chiffre d’affaires. Les commerces ne sont pas non plus égaux entre eux : le divertissement et les services voient leur chiffre d’affaires baisser de 43,9 et 40,3 % respectivement (toujours la période hors confinement), alors que l’équipement pour les ménages voit le sien augmenter de 5,1 % et la culture et le sport à domicile de 1,9 %. Sans surprise, la vente en ligne pour les commerces physiques augmente son chiffre d’affaires de 53 %, et les soldes d’hiver 2021, frappées de plein fouet par leur report et le couvre-feu, accusent une baisse de fréquentation de 40 %.

La « concurrence déloyale » du e-commerce

Pour 2021, outre la perspective de la réouverture réclamée à cors et à cris, la principale préoccupation du CNCC est la Loi Climat et Résilience, en particulier son article 52 qui prévoit l’interdiction d’installation de surfaces commerciales sur des sols non-artificialisés. Le qualifiant de « superflu » et regrettant que les membres de la Convention pour le Climat n’aient pas sollicité le CNCC pendant leur période de travail : le CNCC fait valoir la réduction de l’artificialisation des sols, la jurisprudence existence et le moratoire fixé par la loi Elan, et propose à la place des incitations pour encourager la reconversion des surfaces commerciales, avec une prime d’incitation, une simplification des réglementations ou une exonération de taxes foncières pendant cinq ans pour la reprise de friches.

Outre l’amélioration de la situation sanitaire, le CNCC fait valoir la résilience des foncières de commerce qui devraient parvenir, par leurs moyens humains et la rotation des enseignes, à faire face à une concurrence plus rude vis-à-vis du e-commerce. Ce dernier s’est vu qualifier par Jacques Ehrmann de « concurrents déloyaux », notamment s’agissant de la question de la fiscalité, voire de « charognards qui profitent de la faillite des commerces physiques ». Le président du CNCC a également rappelé « qu’aucune étude ne pointait les centres commerciaux comme lieux de contamination » et en rappelant que le Conseil scientifique lui-même l’avait reconnu.
Vous pourrez retrouver une interview de Jacques Ehrmann en Ipodcast sur Immoweek le 22 mars…

Malgré la crise sanitaire, le CNCC se montre confiant pour l'avenir