Le Choix Immoweek : ORY. architecture ouvre la Maison Gainsbourg

C’est à l’initiative de sa fille, Charlotte, que la Maison Gainsbourg a été réhabilitée et ouverte au public. Dans cette maison, Serge Gainsbourg y a vécu entre 1969 et 1991 et l’essence même du projet fut de garder en l’état la demeure de l’artiste. A ce titre, l’intervention de l’agence ORY.architecture a consisté à rendre accessible l’hôtel particulier de 130 m2 à travers sa mise aux normes pour accueillir du public. Depuis la disparition de l’artiste, l’adresse est devenue un lieu de pèlerinage pour les admirateurs du monde entier, un lieu ancré dans le patrimoine parisien. Sa façade sur rue est recouverte de graffitis, de pochoirs et de messages à l’effigie du chanteur. C’est une fresque urbaine vivante, en perpétuelle renouvellement, du street-art subversif, provoquant, émouvant, qui colle bien à la personnalité anticonformiste de l’artiste et qui participe pleinement à son hommage. La fresque est conservée et restera le support d’une expression artistique libre.

Un lieu gardé intact

Lorsque l’on passe la grille d’entrée, un passage étroit mène vers une entrée discrète. Le bâtiment n’a rien d’extravagant et l’ensemble est plutôt modeste. A l’origine il s’agissait d’écuries, l’endroit fut transformé en logis. Une marquise est créée, guidant les visiteurs jusqu’à l’entrée de la maison. L’intérieur ne fait l’objet ni de modifications, ni de travaux. Un parcours guide le public, à distance des objets, l’imprégnant de l’univers de l’artiste. La maison, dont tous les murs sont vêtus de noirs, fût à la fois un intérieur familial et un lieu d’inspiration. Le visiteur s’immerge dans un lieu chargé d’histoire et découvre, le temps d’une expérience intimiste au son d’une bande-originale composée par Soundtrack Collective et Charlotte Gainsbourg, le cadre de travail et la personnalité de l’homme. C’est un musée personnel d’une grande richesse, une photographie prise il y a trente ans avec tous ces détails qui en font la valeur du site. La préservation, la restauration et la mise en valeur du lieu sont, par ailleurs, soutenus par la Région Ile-de-France qui a décerné le label « Patrimoine d’intérêt régional » à la maison du 5bis.

Un espace muséographique recréé

Au 14-16, un espace muséographique de 310 m2, fait, lui, l’objet d’une profonde restructuration d’ensemble. Autour de l’immeuble en bois existant, des caves et voûtes sont révélées et créées par les travaux de transformation et d’extension du sous-sol. Propices à l’immersion sonore et à une certaine scénographie introspective, on peut y entendre la voix de l’artiste résonner au son des vieilles pierres, au milieu de 450 objets originaux et images d’archive rares. Les talents de demain viendront peut-être s’y produire, le lieu accueillant à la fois un musée, mais aussi une librairie-boutique et un café/piano-bar « Le Gainsbarre». La verrière est transformée, rendant l’acoustique parfaite et laissant pénétrer la lumière, tandis qu’un travail est réalisé sur la devanture : sobre, annonçant l’atmosphère, mais très Saint-Germain, dans l’esprit spécifique des façades de la rue. L’entrée offre une profonde perspective dans un code couleur noir et blanc rappelant le sol du salon de l’hôtel particulier.
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