Le Choix Immoweek : chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ça avance !

La scène est encore gravée dans les rétines comme dans les esprits : un tourbillon de fumée noire s’élevant dans le ciel de Paris, des flammes rougeoyantes léchant la pierre de taille calcinée. Le 15 avril 2019 est une date symbolique et tout le monde se souvient où il était quand c’est arrivé, ce qu’il faisait, comment il a appris la nouvelle. Erigée entre les 12ème et 14ème siècles, la cathédrale Notre-Dame de Paris, monument baroque ayant traversé les siècles sans rien perdre de son mythe, survivant héroïque de plusieurs troubles majeurs, dont une révolution et une occupation étrangère, source d’inspiration intarissable pour nombre d’artistes, personnage principal de l’une des œuvres majeures de la littérature française… a été proche de sa reddition définitive. Emus, touchés au plus profond de leur être, les Français se sont mobilisés, symboliquement et économiquement, chacun en fonction de ses moyens et de ses possibilités, pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être. Une philanthropie spontanée et désintéressée au résultat conséquent : 846 millions d’euros de dons recueillis. Quatre ans après ce qui aurait pu signer sa disparition, la dame de pierre n’est pas loin de renaître de ses cendres.

Créé par la loi du 29 juillet 2019, l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris a eu comme mission assignée « d’assurer la conduite, la coordination et la réalisation de l’ensemble des opérations de conservation et de restauration de la cathédrale, en vue de sa réouverture en décembre 2024 ». C’est le général d’armée Jean-Louis Georgelin, représentant spécial du Président de la République, qui est chargé de piloter cet établissement. La première phase des travaux, débutée dès le 16 avril 2019, soit le lendemain de l’incendie, a pris fin à l’été 2021, conformément au calendrier fixé.

Après deux premières années consacrées à la sécurisation de l’édifice, aux études de projet, puis à la préparation et à l’attribution des appels d’offres, les travaux de restauration battent actuellement leur plein. La Cour des Comptes elle-même a indiqué que « les conditions permettant d’assurer la réouverture de la cathédrale en 2024 semblent aujourd’hui réunies ».

Plusieurs phases de travaux sont menées de concert :

• le nettoyage simultané des murs, des décors peints et des voûtes (d’une superficie totale de 42 000 m2), qui mobilise de nombreux compagnons du devoir et artisans d’art ; cette phase est bien avancée, selon les dires de l’établissement public ;
• le remontage du grand orgue, nettoyé et restauré en atelier, ainsi que des 39 baies hautes ;
• la phase de maçonnerie, avec une première voûte effondrée durant l’incendie qui a été refermée par les maçons-tailleurs en novembre dernier ;
• les travaux de restitution de la flèche et des charpentes disparues, menés à la fois sur l’Ile de la Cité et en atelier.

Il est à souligner l’importance de la mobilisation humaine pour remettre sur pied ce monument du patrimoine français : 500 compagnons du devoir, artisans d’art et encadrants. Mais aussi un grand nombre d’artisans, maîtres-verriers, carriers, restauratrices peintures (chargées de nettoyer les 22 tableaux monumentaux de la cathédrale) et charpentiers. Au total, ce sont plus de 1 000 personnes et plus de 100 entreprises, réparties partout en France, qui œuvrent de concert. Plus de 130 marchés et prestations de travaux ont été attribués par appels d’offres et une grande diversité d’entreprises ont été sélectionnées (PME, artisans d’art, entrepreneurs individuels…). 34 000 donateurs, issus de 150 pays, ont permis la collecte de 846 millions d’euros ; 98 % des promesses de dons ont été encaissés et ont donné lieu à des engagements juridiques fermes.

Enfin, l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris met en place des actions de valorisation du chantier et des métiers mobilisés, via des programmes culturels, éducatifs et de médiation, ainsi que d’actions de valorisation des métiers d’art et du patrimoine.