Premier enseignement : les Français ont une image majoritairement positive du quartier où ils habitent ; ainsi, ils s’estiment satisfaits de résider dans leur ville et leur quartier, pour 88 % d’entre eux. Un chiffre qui descend à 82 % (commune) et 74 % (quartier) pour les habitants des Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPPV), nettement moins satisfaits de leur cadre de vie.

Ces mêmes habitants des QPPV se disent plus attentifs aux programmes de rénovation urbaine (82 %) touchant leur commune que le reste de leurs concitoyens (72 %). Cette différence démontre l’intérêt porté par les habitants des zones les moins favorisées à tout ce qui pourrait contribuer à améliorer leur cadre de vie, à augmenter la valeur de leur quartier.

Concernant le cadre de vie, justement, l’ensemble des Français le juge positivement au quotidien, pour 80 % d’entre eux ; de plus, 72 % estiment qu’il est facile de s’y garer, 70 % qu’il est adapté au vélo et 65 % qu’il est facilement accessible en transports en commun. Pour les habitants des QPPV, ils sont 80 % à affirmer que leur quartier est facilement accessible en transports, mais moins de sept habitants sur dix associent leur quartier à des items tels que la sécurité, le calme ou encore la qualité de l’air.

Logiquement, les habitants des QPPV sont plus soucieux d’un gap qualitatif de leur environnement de vie, notamment pour ce qui a trait au logement et aux espaces publics (commerces de proximité, voirie, équipements sportifs et culturels…). Pour le logement, cette attente est présente chez 84 % des personnes interrogées (72 % pour l’ensemble des Français) et, pour les espaces publics, l’attente concerne 83 % des habitants de QPPV (75 % pour les Français).

A l’échelle nationale, « seuls » 17 % des habitants estiment qu’ils ont eu plus de difficultés à traverser la crise sanitaire que les autres Français, une perception qui grimpe à 30 % chez les habitants des QPPV ; 37 % d’entre eux indiquent, par ailleurs, avoir dû télétravailler dans un environnement qui s’y prêtait mal, voire pas du tout (suroccupation de leur logement, équipements informatiques défaillants…). A l’échelle nationale, 22 % ont considéré avoir bénéficié de mauvaises conditions de télétravail. Enfin, 26 % des parents de QPPV déclarent que l’un de leurs enfants s’est retrouvé en situation de décrochage scolaire (14 % au niveau national).

Concernant la température de leur logement, 56 % des Français interrogés indiquent avoir souffert de la canicule pour cause d’une mauvaise isolation, contre 70 % pour les habitants de QPPV. Ces derniers redoutent d’ailleurs davantage l’impact de la hausse des prix de l’énergie sur leur capacité à se chauffer cet hiver (72 % dans les QPPV, contre 65 % au sein de la population générale) et à se déplacer (64 %, contre 56 %).

L'Anru dévoile les conclusions d'une étude relative à la vie et aux attentes des Français dans les quartiers