Les jeunes sont les premiers frappés par la crise sanitaire : alors qu’en France, 20 % des 18-24 ans ont recours à l’aide alimentaire et 35 % craignent de ne plus pouvoir faire face à leurs dépenses de logement en 2021, un jeune employé de 18 à 24 ans sur trois a perdu son travail au Royaume-Uni (contre 1 sur 6 chez les plus de 24 ans), 46 % des jeunes Irlandais ont été mis au chômage partiel et 22 % ont perdu leur emploi. Les problèmes pour quitter le logement familial, les loyers particulièrement chers dans les capitales européennes et la mauvaise qualité des logements étaient déjà des problèmes bien présents avant la pandémie qui n’ont fait que s’envenimer avec le Covid-19, la Fondation Abbé Pierre appelant à davantage d’aides en faveur de l’autonomie des jeunes et éviter qu’ils ne viennent rejoindre les sans-abri.

Selon Eurostat, 4 personnes sur 100 déclarent avoir été sans domicile au moins une fois au cours de la vie (1 sur 100 en Hongrie, 10 sur 100 au Danemark), 3 sur 100 ont dû vivre chez des proches de manière temporaire et 1 sur 100 a déjà vêcu dans la rue ou dans un hébergement d’urgence. Un tiers des personnes interrogées déclare que des problèmes familiaux et/ou relationnels sont la raison principale des difficultés de logement (en particulier en Hongrie et au Royaume-Uni, où cela concerne plus de 45 % des personnes interrogées). 25 % invoquent le chômage, des ressources insuffisantes ou des problèmes financiers et 17 %, la fin d’un contrat locatif ou un logement inhabitable, alors que les profils des sans-abri continue à se diversifier, entre enfants, jeunes, femmes, personnes âgées. 7,7 % des ménages pauvres étaient en arriérés de loyers ou de paiements d’hypothèques en 2019 dans l’Union Européenne, alors que la pauvreté ne cesse de monter de concert avec les demandes de soutien alimentaire et le chômage. En Angleterre, 5 % des locataires du privé se sont retrouvés en situation d’impayés entre mars et août 2020. Dans ce contexte, la Fondation Abbé Pierre prend exemple sur les politiques de Logement d’Abord, comme en Finlande, où elle a contribué à baisser de 45 % le nombre de sans domicile entre 2009 et 2019, ou à Odense (Danemark), où ce chiffre a baissé de 40 % sur la même période.

La Fondation Abbé Pierre appelle à des objectifs clairs pour réduire le nombre de sans-abri, alors que la Commission Européenne va lancer une plateforme européenne de lutte contre le sans-abrisme au deuxième trimestre 2021 et éviter le mieux possible les remises à la rue après la fin de la crise sanitaire, tout en élaborant des standards d’accueil dignes pour tous en hébergement d’urgence, en encourageant l’encadrement des loyers dans les grandes villes et les marchés tendus, en créant des outils universels de garantie des loyers, produire des logements sociaux et abordables, en garantissant un revenu minimum aux jeunes et en organisant une Nuit européenne de la Solidarité.

L’intégralité du rapport est consultable sur le site de la Fondation…

La Fondation Abbé Pierre publie un rapport sur le mal-logement en Europe