« Après un début d’année 2022 florissant, la dynamique du marché immobilier résidentiel semble légèrement marquer le pas depuis l’automne. Cette tendance devrait s’accentuer en 2023 » a introduit Loïc Cantin, élu nouveau président de la Fnaim en octobre dernier, à l’occasion de la conférence « Conjoncture & politique du logement » du mercredi 11 janvier 2023. En effet, après un premier semestre dynamique porté par des taux d’intérêt attractifs, une forte décélération s’est produite en fin d’année, impactant l’ensemble du marché. Cette tendance baissière devrait se poursuivre au cours des mois à venir, sous le double effet de l’inflation et des difficultés croissantes que rencontrent les particuliers dans l’accès au crédit. « La production de crédits est en baisse sensible depuis juin 2022 et a été proche des niveaux de fin 2018 » précise Loïc Cantin.

Le président de la Fnaim prévoit une année particulièrement compliquée pour les copropriétés, qui vont devoir faire face à l’augmentation des prix de l’énergie, à commencer par ceux de l’électricité et du gaz. Le syndicat salue la mise en place, de la part du gouvernement, d’un bouclier tarifaire pour le chauffage collectif.

Concernant la primo-accession, Loïc Cantin décrit un schéma s’apparentant à une spirale infernale : la remontée des taux de crédits qui devrait suivre la récente réactualisation du taux d’usure va nécessairement entraîner une profonde évolution du profil des primo-accédants. Ces derniers devront disposer de revenus plus conséquents (49 087 euros de revenus, en moyenne, pour un ménage) et d’apports importants (60 028 euros, en moyenne, à l’heure actuelle). Résultat : la capacité d’accès au crédit se retrouve réduite pour de nombreux ménages. Du coup, les candidats à la location sont plus nombreux et les biens de plus en plus difficiles à trouver, du fait d’une moindre rotation dans le parc et de son faible renouvellement dans le neuf. Sans compter que la difficulté grandissante à louer des biens énergivores risque d’entraîner un transfert croissant de ces logements du marché locatif à celui de la transaction…

La Fnaim fait un certain nombre de propositions :

création d’un statut du bailleur privé ;
réintroduction de la déduction fiscale des intérêts d’emprunt pour l’achat d’une résidence principale ;
introduire un dispositif de portabilité des prêts ;
création d’une bonification « valeur faible logement ».

« Nous plaidons pour que les prêts bancaires soient, à l’occasion d’une revente, cessibles pour une autre acquisition ou cessibles à l’acquéreur » indique Loïc Cantin. Concernant la création d’une bonification « valeur faible logement », Loïc Cantin la justifie ainsi : « il faut rendre le recours à MaPrimeRénov’ incitatif, en prenant en compte la valeur des biens et le poids des travaux, sinon comment convaincrons-nous les propriétaires de faire des travaux si leur poids représente déjà le tiers de la valeur du bien ? ».

Enfin, la Fnaim propose un aménagement du calendrier relatif aux rénovations de logements, jugeant l’actuel « intenable et insoutenable ». « L’année 2023 doit être celle de la refondation de la politique du logement en France » conclut Loïc Cantin.

La Fnaim souhaite que l'année 2023 soit celle du logement