Après avoir passé 25 ans de sa carrière chez URW, dont les deux (et demi) dernières en tant que responsable du marché aux Etats-Unis, le Français Jean-Marie Tritant est devenu, depuis le mois de janvier 2021, la figure de proue du groupe au niveau mondial. Il se félicite qu’URW soit la seule marque d’immobilier commercial de dimension mondiale à bénéficier d’une identité distinctive qui la rend unique aux yeux des consommateurs.

Pour ne louper aucun marché, Jean-Marie Tritant affirme que le groupe est toujours à l’affût de nouvelles possibilités de développement. L’expérience-client doit être différenciante et s’appuyer notamment sur le recours aux nouvelles technologies, les plateformes digitales et même le métaverse. « C’est extrêmement important dans un monde multi-canaux » affirme-t-il.

Spécificités locales

Bien qu’URW aspire à être une marque unique reconnaissable peu importe les endroits du globe où elle est implantée, l’adaptation aux spécificités locales semble être au cœur de son projet. « En Espagne, par exemple, les gens vont dîner tard, ce qui façonne notre approche de la gestion de nos actifs dans ce pays ». Un exemple parmi tant d’autres. Cette perspective à la fois locale et mondiale permet au groupe de comprendre tactiquement les besoins de ses clients sur chacun des marchés mondiaux, atteignant les consommateurs aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, tout en aidant ses détaillants et ses clients à exploiter leurs audiences de façons diverses. Le recours aux médias et à la publicité est une stratégie adoptée par le groupe pour y parvenir.

L’approche spécifique adoptée par URW en fonction des marchés s’applique également à l’intérieur même des pays, avec une volonté d’épouser les cultures des villes. « Nous ne sommes pas un acteur national, mais un acteur urbain » affirme Jean-Marie Tritant. « Nous ne sommes pas au Royaume-Uni, nous sommes à Londres et nous ne sommes pas en Autriche, mais à Vienne. Notre principal objectif est de desservir les villes-clés, ainsi que leurs environs ». Il explique également qu’URW dispose d’une « opportunité critique devant elle ». « Nous examinons l’impact que nous pouvons avoir avec nos actifs, comment nous libérons de la valeur dans notre portefeuille grâce à un développement à usage mixte et comment nous travaillons avec les communautés pour mener un changement durable ».

Stratégie d’implantation

Pour Jean-Marie Tritan, le débat autour de la disparition du commerce physique n’a pas lieu d’être. « Même avant la crise du Covid, il y avait cette question autour de la vente au détail physique. Tout le monde pensait que le commerce en ligne triompherait et entraînerait la disparition des commerces physiques, mais les faits nous ont démontré le contraire ». Quant à l’inflation, il prétend que son impact ne s’est pas encore fait ressentir sur les volumes de consommation. « Plutôt qu’une stabilisation, nous continuons de voir les ventes remonter et atteindre le niveau qu’elle avaient en 2019 », année d’avant la crise sanitaire et donc de référence pour le commerce.

Si les effets extérieurs se font peu ressentir pour URW, cela est principalement dû à la stratégie d’implantation et de concentration sur des localisations urbaines fortes, presque toujours dans des zones où le revenu moyen est plus élevé. « Cela nous assure une certaine protection » concède le président. Qui conclut : « nous n’avons pas toutes les réponses aujourd’hui, ce qui constitue la partie la plus excitante, mais nous avons la bonne équipe, les bons actifs et la bonne stratégie pour réussir »…

Jean-Marie Tritant (URW) : "nous avons la bonne équipe, les bons actifs et la bonne stratégie pour réussir"