« De nombreux pays ont réagi à la crise en adoptant des sanctions contre l’Etat russe, ses principales institutions et un certain nombre de personnes politiquement liées au régime » rappelle Invesco Real Esate, qui ajoute que le revers de la médaille de ces démarches coercitives peut être douloureux pour les pays occidentaux avec, en prime, une augmentation des prix des matières premières et de l’énergie. Invesco Real Esate précise que l’ampleur des impacts dépendra de la durée du conflit : si sa conclusion est rapide, « les pressions inflationnistes transitoires resteront élevées pendant une période plus longue que ce qui était envisagé avant la crise, en particulier celles induites par les coûts énergétiques ». En revanche, si le conflit devait s’enliser, « l’inflation mondiale est susceptible de se poursuivre pendant une période plus longue avec une chute plus prononcée de l’activité économique et le risque que certains marchés européens s’approchent d’une récession ».

Afin de décorréler au maximum ses résultats du contexte international, Invesco Real Estate annonce se concentrer sur des secteurs immobiliers où la demande est soutenue par des moteurs de croissance structurels qui jouent sur l’immobilier à long terme. « Ces secteurs offriront, par ailleurs, les meilleures couvertures contre l’inflation, tout comme les actifs disposant d’un potentiel clair de croissance des loyers sans dépendre entièrement des mouvements de marché sous-jacents » précise Invesco Real Estate.

Reprise du tourisme international

Si, en 2021, les volumes de transactions immobilières ont crû de 34 % en Europe par rapport à 2020, de nettes variations sectorielles sont observables, avec une forte demande pour la logistique et le résidentiel. Ces secteurs bénéficiaient d’une réelle dynamique pré-Covid, que la crise sanitaire n’a pas enrayée, voire qu’elle a encouragée, à l’image de la logistique qui a profité d’une explosion du e-commerce, donc de la logistique afin de stocker les approvisionnements. Les volumes restent, en revanche, modérés concernant les bureaux et les commerces, tandis que les transactions hôtelières ont fortement rebondi en 2021, sous le double-effet de la levée progressive des contraintes sanitaires et de la reprise du tourisme international, d’abord de loisirs et, plus lentement, d’affaires.

Géographiquement parlant, parmi les principaux marchés européens, le Royaume-Uni a enregistré un rebond de 46 % de son activité en 2021, tandis que celui de l’Allemagne n’a été que de 33 %. En raison du manque de produits mis sur le marché, à l’image du logement, les volumes en France (-15 %) et les Pays-Bas (-30 %) continuent de baisser et ce, malgré la forte augmentation de la demande en logistique au sein de ces pays.

Miser sur des secteurs ayant le vent en poupe

Invesco Real Estate conclut que, dans l’ensemble, « les rendements immobiliers continueront de diverger entre actifs, marchés et secteurs ». Conformément aux conclusions tirées pour l’année 2021 et énoncées plus haut, le gestionnaire préconise de concentrer ses stratégies d’investissement sur « des thématiques capables de passer au travers des principaux scénarii macroéconomiques envisagés ». Dit autrement, de miser sur les secteurs ayant le vent en poupe, comme le résidentiel, la logistique et l’hôtellerie. Pour les bureaux, il est recommandé de se concentrer sur ceux « de première qualité et bien connectés faisant l’objet d’une forte demande, mais d’une offre relativement faible ». Pour le résidentiel à but locatif, « très demandé », les appartements à loyers abordables, les résidences pavillonnaires, étudiantes et seniors auront la préférence d’Invesco Real Estate. Enfin, ce dernier précise que l’approche ESG doit être « une priorité croissante pour les locataires et les investisseurs ».

Invesco Real Estate livre ses perspectives européennes