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Au moment où Léon Bressler, terrassé par la maladie, quitte la scène, où il se tint, dans le monde de l’immobilier, à la toute première place, il est bien naturel de rappeler l’extraordinaire transmutation qu’il insuffla à une petite structure immobilière, endettée et exsangue, pour en faire la première foncière européenne continentale. Chacun, à cet égard, pourra citer les opérations, les plus opportunes et réfléchies, qu’il accomplit durant deux septennats à la tête de ce qui allait devenir Unibail.
On se permettra juste un souvenir personnel : quand nous avons créé, il y a 25 ans, les « Pierres d’Or », le nom de Léon Bressler s’imposait à l’évidence pour devenir « notre » premier « Professionnel de l’année ». Mais, déjà à l’époque, celui que « Le Monde », pourtant peu habitué aux louanges, allait qualifier plus tard d’ « alchimiste de l’immobilier » était réputé pour sa discrétion, et entretenait des relations très éloignées (c’est une litote) avec les médias, comme avec les décorations ou autres hochets (il n’a jamais eu de fiche dans le « Who’s who »…). Son accueil, au nouveau siège de la maison (caché dans une impasse dans la rue de Richelieu) fut pourtant aimable et positif : et le jour dit, pour les premières « Pierres d’Or », le géant du secteur était bien là. Sa présence, comme celle des professionnels venus en masse, validait à elle seule le concept qui était le nôtre : couronner les meilleurs du secteur dans une réunion, à la fois festive et professionnelle. Au plus haut niveau.
Trois autres « Pierres d’Or » devaient ensuite consacrer le parcours exceptionnel de Léon Bressler, et ce ne fut que justice. Nous aurions d’ailleurs aimé, après l’extraordinaire aventure de « reprise en main » d’Unibail, avec son ex-dauphin, le très talentueux Guillaume Poitrinal et l’emblématique Xavier Niel (tous deux également, et bien logiquement, salués par le jury des « Pierres d’Or ») le couronner à nouveau : mais , cette fois, le très grand professionnel préféra « laisser à la nouvelle génération » des lauriers qu’il méritait pourtant largement. Un autre signe que Léon Bressler avait bien légitimement été choisi pour être le premier à illustrer la devise des « Pierres d’Or » : excellence et réussite.