A l’issue de cette rencontre, Bercy indique que, même si les risques pour la stabilité financière ont augmenté, l’impact « demeure maîtrisé à ce stade, compte tenu de l’exposition directe contenue des banques, organismes d’assurance et fonds français à la Russie et à l’Ukraine ». Et de considérer que nous ne sommes pas pour l’heure engagés dans une « spirale inflationniste », Bercy table ainsi sur une inflation « en sortie de crise, en 2023, de l’ordre de 2 % ».

S’agissant des crédits immobiliers et d’éventuelles modifications sur les conditions d’octroi, pas d’annonces. Bercy rappelle que, contrairement à l’option prise par la Fed, la BCE a mis en place une politique de normalisation « plus progressive » des taux, qui restent historiquement bas, compris entre 1,1 % et 1,2 %, soit des taux réels négatifs (avec une inflation de 2 %). « C’est un point que nous surveillons de près, car nous souhaitons que les ménages puissent continuer à financer leurs achats immobiliers dans des conditions favorables » soutient Bercy. Le Haut Conseil précise que la décision du HCSF relative aux conditions d’octroi, entrée en vigueur au 1er janvier 2022, est bien respectée et n’a pas généré d’effet indésirable. « La hausse des prix immobiliers est actuellement dynamique, mais l’octroi de crédit se fait dans des conditions plus saines ».

Les mesures de resserrement du crédit prises avant la crise en Ukraine restent, dans ce contexte, plus que jamais justifiées selon une source proche du HCSF. De la même manière, la décision de nature prudentielle prise en fin d’année dernière est maintenue. « Compte tenu de la persistance des vulnérabilités, en particulier celles liées à l’endettement des acteurs non financiers, et de la nature des risques à court et moyen terme, le Haut Conseil juge qu’un dispositif de prévention face aux risques financiers au moins équivalent à celui d’avant la pandémie de Covid-19 est nécessaire » indique le HCSF, qui a décidé de relever à 0,5 % le taux du coussin de fonds propres bancaires contracyclique, estimant que l’ensemble des établissements disposent du capital pour y parvenir.

HCSF : pas de changements pour les crédits immobiliers aux particuliers