Cela n’a échappé à personne : l’année 2020 fut particulièrement dévastatrice pour le commerce. Selon le CNCC (Conseil National des Centres Commerciaux), le chiffre d’affaires des commerçants a chuté de 26 %, tandis que la part du e-commerce a été catapultée, représentant 112 milliards d’euros de transactions, soit 13,4 % du commerce de détail. A titre de comparaison, les commerçants locataires de Frey n’ont vu leur chiffre d’affaires baisser que de 10 %. Et à l’heure où la polémique est très forte vis-à-vis de la construction et de l’artificialisation des sols, la foncière à mission a de beaux jours devant elle, puisqu’elle s’est fixée pour objectifs la neutralité carbone d’ici 2030, la mixité programmatique dans ses projets supérieurs à 20 000 m2, 10 % de ses projets consacrés à des initiatives sociales et solidaires et 3,5 millions d’euros d’investissements dans les forêts françaises. Bref, pour Antoine Frey « le centre commercial en plein air est plus que jamais la classe d’actifs de demain ».

En aidant ses locataires à passer au click-and-collect pendant le premier confinement (la part des commerces y recourant passant de 10 à 47 %), Frey a également fait le choix d’un fonds de dotation de 15 millions d’euros, parmi lesquels 6,9 millions d’euros d’abandons de créances de loyers, 2,9 millions d’euros de loyers étalés sur 2021 et 2022 et 2,3 millions d’aides supplémentaires prévues en 2021. « Certains y ont vu une démarche assez jésuite » se justifie Antoine Frey, « mais le bail constitue une vache sacrée et nous avons préféré mettre en place un système de dotations pour permettre aux commerces en difficulté de pouvoir payer leurs loyers ». Résultat, le taux d’encaissement atteint les 94 % (93 % pour la France, 96 % pour l’Espagne et le Portugal) et la vacance financière demeure stable à 2,4 %, tandis que les centres commerciaux en plein air de Frey demeurent parmi les rares à n’être pas fermés par les nouvelles mesures. Bref, le modèle de la foncière est plus que jamais adéquat pour l’époque actuelle, confortant d’autant les perspectives du groupe, qui annonce un « pipeline » de projets de 802 millions d’euros, représentant 340 000 m2, n’ayant abandonné que son projet d' »Ode à la Mer » dans la métropole de Montpellier, et cela pour des raisons découlant de la situation politique des municipales…

Un taux de rendement de 6,08 %

Dans ce contexte, alors que Cushman & Wakefield attribue le taux de rendement de 5,25 % aux « retail parks », les actifs de Frey peuvent s’enorgueillir d’un taux de rendement de 6,08 % . 90 baux ont été signés en 2020, dont plus de la moitié représentent de nouvelles enseignes. Les loyers bruts annualisés représentent 59,1 millions d’euros, tandis que l’ANR EPRA NDV atteint 31,2 euros par action, soit une baisse de 4,6 %. Néanmoins, Frey peut proposer à ses actionnaires un dividende de 1,50 euro par action, avec une option de paiement partiel en titres, reflétant sa confiance dans son modèle et sa stratégie.

Vis-à-vis de son nouveau statut de foncière à mission, consacré par son comité de mission présidé par Nathalie Paladitcheff, présidente d’Ivanhoé Cambridge, Antoine Frey le rappelle : « nous n’avons pas pour finalité de devenir une entreprise philanthropique. Nous continuerons à rechercher le profit, puisque le profit est ce qui permet d’améliorer l’environnement immédiat ». La confiance est le maître-mot…

Centres commerciaux en plein air, foncière à mission : Frey tire son épingle du jeu en 2020