Selon CBRE, ce trimestre a notamment été marqué par la conclusion de deux transactions emblématiques supérieures à 100 millions d’euros à Paris. Le reste du marché a continué d’être « très dynamique », attirant toujours plus d’investisseurs.

Les touristes étrangers présents en ce début d’année

Les premières données disponibles pour 2024 sur les nuitées confirment la tendance observée en fin d’année 2023, soit un ralentissement de la fréquentation domestique et, a contrario, une poursuite de la reprise du tourisme international. Avec plus de 40 300 nuitées pour les mois de janvier et février 2024, le nombre de nuitées total est en léger retrait par rapport à février 2023 (-1 %), mais reste supérieur à l’année de référence 2019 (+ 1,7 %). A noter la progression marquée des nuitées des touristes internationaux par rapport à 2023 et 2019 (respectivement + 2,5 % et + 7 %). Cette dynamique est portée à la fois par le retour des clients américains et chinois, mais aussi par la bonne fréquentation des Britanniques dans les stations de sports d’hiver.

Les prévisions de réservations d’hôtels et de vols pour les quatre prochains mois en région francilienne illustrent l’importance des événements internationaux cette année avec une forte hausse de la fréquentation en mai 2024 (concerts de Taylor Swift) et en août (Jeux Olympiques). Enfin, les réservations hôtelières par la clientèle asiatique sont en forte hausse pour les quatre prochains mois (en moyenne, + 12 % mensuellement sur la période).

Des disparités dans les différentes catégories hôtelières

Les hôtels « budgets et économiques » maintiennent une progression légèrement positive de leurs prix moyens (respectivement, +1,2 et +0 ,7 %), alors que les hôtels de moyenne gamme baissent très légèrement (-0,3 %). Afin de nuancer, notons que les hôtels haut de gamme et luxe affichent, quant à eux, une progression de leurs performances d’exploitation, portées par des taux d’occupation en hausse (+1,8 % par rapport à février 2023). Toutes les autres catégories d’hôtels affichent un taux d’occupation en légère baisse par rapport à l’année dernière. Il en résulte des revenus par chambres disponibles affichant un recul de 0,5 % au global en février 2024. Cette accalmie atteste d’un « plafond de verre » qui semble avoir été atteint. Notons que ces résultats sont exceptionnels au regard des performances historiques de toute l’industrie hôtelière.

L’Ile-de-France (hors Paris) affiche les meilleures progressions

En terme géographique, les régions progressent encore, mais à un rythme bien moins soutenu. Paris affiche une forme d’inertie avec des performances en léger recul, confirmant qu’un certain palier « a été atteint ». En revanche, le calendrier d’évènements importants avec les Jeux laisse présager une année 2024 prometteuse, notamment pour les établissements franciliens. Ces événements planétaires devrait confirmer les résultats exceptionnels de 2023, et « l’ensemble du pays pourrait bénéficier de cette atmosphère olympique, malgré un contexte socio-économique encore incertain »…

Le marché de l’investissement toujours porteur

L’investissement hôtelier au premier trimestre 2024 « s’inscrit dans la même dynamique qu’en 2023 et 2022 ». La résilience des performances opérationnelles est le point le plus rassurant et se traduit par des niveaux d’investissement importants. Cette dynamique s’explique spécifiquement par une volonté de diversification affichée et assumée des investisseurs et le ralentissement des allocations en direction de l’immobilier de bureaux. Au premier trimestre, le marché est porté par deux transactions parisiennes supérieures à 100 millions d’euros (Pullman Paris Tour Eiffel et Hôtel Dame des Arts) qui représentent 53 % du volume total.

Avec près de 730 millions d’euros investis au premier trimestre 2024, le marché de l’investissement en hôtellerie présente pour la première fois les volumes les plus élevés en France, juste derrière les bureaux. La classe d’actifs fait, en effet, preuve d’une bonne résilience et signe, ainsi, son deuxième meilleur premier trimestre des dix dernières années malgré l’environnement monétaire et financier contraint. Des résultats qui « confirment que le marché a changé de dimension après la pandémie de Covid-19″…

CBRE analyse l'immobilier hôtelier hexagonal au premier trimestre 2024