La généralisation du télétravail devrait créer une augmentation de la vacance pour les bureaux, ce n’est un secret pour personne. Mais dans quelle proportion ? Tout d’abord, en considérant qu’une entreprise pratique le télétravail à hauteur de deux jours par semaine, cette dernière enregistrerait une baisse de présence de ses employés de 40 %. Pour faire face à ce phénomène et pour que ces entreprises puissent, en conséquence, réduire efficacement leurs surfaces de bureaux, Quang Khoi Nguyen affirme que la meilleure option n’est autre que le flex office.

En théorie, grâce au flex office il n’y aurait plus un, mais 0,7 employé par bureau, donc une réduction de surface de 30 %. Cependant, en pratique, les avis divergent. La raison première : les entreprises qui feraient le choix du flex-office seraient généralement contraintes de créer plus d’espaces communs. Il y aurait donc, d’une part, une réduction de bureaux, mais de l’autre une augmentation de surface de salles partagés, de salle de réunions…

Une vacance d’environ 10 % à horizon 2025

Quang Khoi Nguyen estime donc que les entreprises ayant recours au télétravail, combiné au flex office, arriveraient à réduire leur surface de bureau non pas de 30, mais de 20 %. Cependant, il est, pour l’heure, utopique d’imaginer que l’intégralité des entreprises pratiquant le télétravail passent au flex office. L’expert affirme donc que la surface réduite par le télétravail serait comprise entre 14 et 18 %. Le facteur temps est également un élément à prendre en compte. D’un côté, les accords sur le télétravail et le flex office vont probablement s’échelonner sur plusieurs années ; d’autre part, avec des baux sur un cadre 3/6/9, les locataires ne pourront libérer cette surface sur le marché locative qu’au bout de trois ans. Au final, l’expert estime que le télétravail devrait mettre cinq à huit ans pour produire ses effets. En parallèle, la croissance économique génère de la demande de bureaux. En Ile-de-France, celle-ci s’évalue à environ 1 % par an, soit 5 à 8 % jusqu’à ce que le télétravail ne produise ses effets. Au total, sur la moyenne de 14 à 18 % de bureaux libérés, 6 % seront donc consommés par la croissance, laissant donc une vacance d’environ 10 % à horizon 2025.

Selon Quang Khoi Nguyen, face à ces prévisions la question d’une crise immobilière est légitime, « car un taux de vacance supérieur à 10 % en Ile-de-France n’a été atteint que pendant la crise immobilière du début des années 1990. Le télétravail pourrait donc déstabiliser le marché du bureaux »…

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