Le marché locatif des bureaux en Ile-de-France a enregistré une demande placée de près de 1,3 million de m2 à la fin du troisième trimestre, un résultat selon les chiffres d’ImmoStat en recul de 9 % sur un an . « Le ralentissement s’est accéléré au 3ème trimestre avec un volume de près de 411 700 m2 placés » souligne Eric Siesse, directeur général adjoint en charge du pôle Bureaux Location Ile-de-France de BNP Paribas Real Estate Transaction France. Après un début d’année dynamique, le marché des grandes surfaces (plus de 5 000 m2) a ralentit avec seulement 13 transactions, dont la récente prise à bail par Wavestone de 14 120 m2 dans l’immeuble Momentum (Paris 17ème). Au total, BNP Paribas Real Estate Transaction France recense 404 700 m2 sur 37 opérations depuis le début de l’année (-13 % sur un an). « Ce ralentissement devrait se poursuivre au 4ème trimestre où nous recensons seulement une dizaine de grandes opérations en cours de négociation » conclut Eric Siesse.

Les équipes de Cushman & Wakefield déplorent également un ralentissement, mais restent tout de même optimistes pour les transactions en dehors de Paris. A titre d’exemple, La Défense continue de tirer son épingle du jeu. « L’été a été actif dans le quartier d’affaires, qui atteint désormais les 120 000 m2 placés » d’après Olivier Taupin, « head of agency office & industrial » France. Enfin, « malgré l’absence de nouvelle grande signature au 3ème trimestre, la première couronne Nord totalise également plus de 110 000 m2 commercialisés. Les marchés parisiens hors QCA, relativement plus offreurs, plus abordables et tout aussi serviciels, ont, en effet, continué de capter l’intérêt des entreprises en recherche de grands plateaux »…

Marché de l’investissement France

« Alors que chez nos voisins européens la situation s’améliore, les volumes investis sur le marché français sont toujours en baisse : 7,4 milliards d’euros ont été investis en immobilier d’entreprise pendant les neuf premiers mois de l’année, soit – 18 % comparativement à l’année dernière » met en avant CBRE. « Par rapport à la majorité des autres pays européens, la France a démarré plus tard sa correction des volumes investis dont le montant global continue d’être tiré vers le bas, essentiellement en raison du bureau. Il est vrai que celui-ci a toujours représenté une part plus importante des volumes investis en France que pour la moyenne européenne » analyse Nicolas Verdillon, « managing director investment properties ». Et le conseil de poursuivre : « le marché des bureaux francilien reste extrêmement polarisé et hyper-sélectif sur les pôles tertiaires établis et reconnus, où la pression locative est rassurante. Avec 80 % des investissements en bureaux en Ile-de-France réalisés dans Paris intra-muros, l’intérêt pour les territoires secondaires est limité, où les volumes se trouvent durablement pénalisés ». Parallèlement, CBRE souligne que le marché du luxe « réanime le marché de l’investissement commerce en France ». La part du commerce dans les volumes globaux investis représente le quart des volumes investis en immobilier d’entreprise depuis le début de l’année. Le marché des investissements s’est caractérisé par des transactions de longue durée « oscillant entre petits volumes et grandes transactions ». Le secteur du luxe s’est démarqué par des transactions réalisées au 251 et 253, rue Saint-Honoré, boostant ainsi les volumes au cours du trimestre. « Citons aussi l’acquisition des boutiques du Mandarin Oriental par Blackstone, qui atteste du retour des investisseurs étrangers sur des transactions de gros volumes sur le segment pied d’immeuble parisien « prime », fort de ses fondamentaux »…

Pour Cushman & Wakefield, la hausse trimestrielle se fait ressentir dans l’investissement, après un premier semestre atone. Le marché de l’investissement en immobilier d’entreprise « s’est quelque peu redressé », avec 3,1 milliards d’euros engagés durant l’été (+ 38 % sur un an et + 31 % par rapport au T2 24), ce qui porte le volume cumulé depuis début 2024 à 7,4 milliards d’euros. Selon le conseil, « les stratégies de diversification portent leurs fruits : les investisseurs se tournent désormais vers des classes d’actifs jugées résilientes, telles que la logistique, le commerce et le résidentiel. Ce changement de cap s’illustre avec 2,2 milliards d’euros engagés en logistique au cours des trois premiers trimestres de 2024 ». Et Aymeric Sevestre, « head of capital market » France chez Cushman & Wakefield, de préciser : « les investisseurs réévaluent désormais leur patrimoine, cédant des actifs de bureau au profit d’investissements jugés plus pérennes dans un contexte économique évolutif. Cette dynamique, alliée à l’environnement monétaire plus favorable, pourrait marquer le début d’un nouveau cycle pour l’investissement immobilier. La reprise sera néanmoins lente et graduelle »…

A propos de la logistique

Concernant la logistique, la demande placée a atteint près de 2,2 millions de m2 sur les neuf premiers mois de l’année, soit une diminution de 29 % sur un an. « Malgré de solides fondamentaux, les volumes utilisateurs en 2024 sont orientés à la baisse avec près de 125 transactions au cours des neuf premiers mois de l’année sur l’ensemble du territoire français » commente Franck Poizat, co-directeur du pôle industriel de BNP Paribas Real Estate Transaction France. Une contre-performance globale qui concerne aussi bien le marché francilien que les principaux marchés régionaux.

BNP Paribas Real Estate, CBRE et Cushman & Wakefield analysent les résultats ImmoStat pour le 3ème trimestre