Cette fois-ci, le torchon brûle bel et bien entre Anne Hidalgo et le gouvernement ! Peu avare en flèches empoisonnées adressées à l’édile socialiste, les ministres semblaient engagés dans un concours Lépine de la plus belle formule vénéneuse. Après Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, en début de semaine, c’est au tour de son collègue et ancien titulaire du poste, Gabriel Attal, d’y aller de sa gentillesse.

Invité de la matinale de France Inter ce mercredi 23 novembre 2022, il a procédé à une attaque en règle de la politique budgétaire de la maire socialiste : « lorsque je suis arrivé au ministère du Budget, j’ai découvert un système délirant appelé « loyers capitalisés », qui avait été mis en place de façon dérogatoire en 2015, lorsque François Hollande était Président de la République. Cela a permis à Anne Hidalgo d’endetter la ville en préemptant des logements, puis en demandant aux bailleurs sociaux de les convertir en logements sociaux et, en contrepartie, en réclamant à ces mêmes bailleurs de verser à la ville des décennies de loyers à venir afin qu’elle puisse équilibrer son budget de fonctionnement (…) La réalité, c’est qu’il y a plus d’un milliard d’euros d’endettement supplémentaire lié à ce système ! » Le ministre s’est ensuite laissé aller à une comparaison audacieuse, qualifiant ce procédé d’équivalent d’une « pyramide de Ponzi », du nom de cette célèbre escroquerie boursière popularisée par l’homme d’affaires Bernard Madoff, condamné à 150 ans d’emprisonnement en décembre 2008.

C’est ce terme qui, semble-t-il, a mis le feu aux poudre et poussé la maire à passer à l’action. « Devant tant de mensonges qui portent atteinte à son honneur et à sa crédibilité, Paris porte plainte pour diffamation à l’encontre du ministre des Comptes publics ». Plusieurs élus au conseil municipal lui ont apporté son soutien. Affaire à suivre…

Anne Hidalgo annonce que la ville de Paris porte plainte pour diffamation à l'encontre de Gabriel Attal