Le premier semestre s’achève dans la difficulté pour les ventes en magasins avec un mois de juin en négatif important par rapport à 2023 dans plusieurs secteurs tels que la chaussure, l’habillement ou encore l’équipement de la maison. La fréquentation des magasins (-6,1 % par rapport à juin 2023) constitue la pire évolution depuis le début de l’année.

Pour ce premier semestre, les ventes en magasins ont connu une hausse de 2,5 %, une croissance pouvant être qualifiée de nulle car se situant exactement au niveau de l’inflation sur la période ; en clair, l’activité stagne. Comme souvent ces derniers temps, l’on retrouve, encore une fois, les mêmes secteurs à la peine : la chaussure (-6,1 % en magasin) et l’habillement (-4,8 %). « 85 % des enseignes de notre panel constatent une baisse de chiffre d’affaires au premier semestre 2024 comparativement à 2023 » déclare Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos.

L’équipement de la maison décroche également (-3 %), avec des difficultés encore plus accrues pour les secteurs du meuble ou encore de la décoration. Le sport voit aussi ses ventes baisser en magasins, mais elles sont compensées par la hausse des ventes sur le web.

Au rang des secteurs qui tiennent bon figurent, très loin devant les autres, celui de la beauté (+7,5 % en magasin), suivi par celui des cadeaux-culture-jouets (+4,5 %) et de l’alimentaire spécialisé (+3,5 %).

Procos alerte sur un certains nombre d’éléments contraires aux intérêts du commerce, comme l’accélération des défaillances d’entreprises qui pourrait conduire à un accroissement du chômage dans les prochains mois… De plus, le coût de l’accès aux financements (hausse des taux de crédits) réduira automatiquement le niveau d’investissement des entreprises.

« Les entreprises ont rapidement besoin que soit mis en œuvre le protocole signé entre les représentants des commerçants et des bailleurs en matière de mensualisation des loyers » affirme André Tordjman, président de Procos. Une mesure qui permettrait aux commerçants de ne plus payer leurs loyers trois mois à l’avance, comme c’est le cas actuellement, et qui est intégrée au projet de loi « simplification de la vie des entreprises » préparé par Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises. A voir si le contexte politique chamboulé que nous traversons n’aura pas un impact sur ce texte. « Il ne reste plus qu’à le rendre opérationnel {l’accord sur la mensualisation} et il est nécessaire de le faire rapidement pour permettre aux commerçants d’affronter au mieux cette période et d’investir sur un commerce qui donne envie » toujours selon André Tordjman.

Procos rappelle enfin l’urgence qu’il y a à développer un certain nombre de dispositifs pour avancer : la collaboration avec un ou une ministre du commerce, des travaux menés avec le Conseil National du Commerce, l’assurance d’une équité concurrentielle entre les acteurs du commerce (en particulier vis-à-vis des grandes plateformes internationales type Amazon) et, enfin, des charges supportables pour les acteurs afin que « les capacités d’investissement et de financement soient dégagées et que l’énergie maximale porte sur l’innovation et la création de valeur ».

"Agir pour un commerce qui donne envie" : Procos livre son cahier de doléances