On pourrait citer beaucoup des affirmations de notre auteur. Par exemple : « le logement ne peut pas être seulement vu comme une ligne de comptes dans un budget public contraint qui cherche à cocher toutes les cases des agences de notation ». Il n’est d’ailleurs pas inutile de rappeler qu’avant d’être élu maire de Mennecy (commune « riche » de l’Essonne), il fut directeur de cabinet, puis directeur général des services de la commune d’Yves Jégo, à Montereau-Fault-Yonne, une des villes les plus pauvres de la Seine-et-Marne. Et aujourd’hui encore, le premier magistrat de Mennecy indique que près de 80 % des personnes qu’il rencontre lors de ses permanences viennent à lui… pour les aider à trouver un logement.

JPDC ne manque pas de mettre en valeur les actions mises en place par la Région Ile-de-France dont il est vice-président, pour soutenir les maires bâtisseurs. Il salue (et nous avec) l’action de l’Etablissement public foncier d’Ile-de-France qu’il préside, tout comme Grand Paris Aménagement (dont il est membre du conseil d’administration), outils « qui peuvent » dit-il, « être réellement prescripteurs en matière de qualité du bâti ou d’exigence environnementale ». Créé il y a bientôt vingt ans, l’EPFIF est, en effet, devenu un acteur important des territoires en « mobilisant le foncier en faveur du logement et du développement économique pour le compte des collectivités franciliennes » et investit, ainsi, pas moins d’un demi-milliard d’euros chaque année.

Mais « produire du foncier » n’est pas une mince affaire et l’intervention de l’EPFIF s’articule autour de plusieurs axes (qu’il faut essayer de rendre compatibles) : s’adapter (évidemment) aux évolutions du marché, favoriser le recyclage urbain avec le Fonds vert, anticiper les évolutions urbaines, accompagner les mutations urbaines des futurs quartiers de gare, renforcer la mixité sociale, accompagner le développement économique, associer logements et commerces, reconvertir les friches industrielles, constituer des réserves foncières, agir contre l’habitat indigne, redynamiser les quartiers. Et on en passe… On mesure la difficulté de l’ouvrage de cet établissement dont Jean-Philippe Dugoin-Clément se fait l’ardent défenseur. Son directeur général, Gilles Bouvelot (X-Ponts, connaisseur reconnu de la matière) va bientôt laisser la place. Mais nul doute que l’idée de faire de l’entreprise un « levier de la transition écologique » restera à l’ordre du jour.

Cependant, Jean-Philippe Dugoin-Clément ne se limite pas au seul niveau régional : « une ambition politique et financière doit se retrouver au plan national ». Et de rêver (c’est le mot) d’un « contrat de confiance » entre les maires et l’Etat, par lequel ce dernier garantirait un minimum de services publics aux maires bâtisseurs. Centriste convaincu, JPDC est logiquement hostile à l’encadrement des loyers, « qui revient à mettre à mort l’investissement locatif des petits bailleurs et « les incite à se tourner vers d’autres types de locations, notamment touristiques ». Mais notre « Pierre d’Or » ne met pas de côté les conséquences du mal-logement et déplore que la dernière grande politique de la France en matière de logement remonte à la mise en place de l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine (Anru), inventée par Jean-Louis Borloo, qui préface son livre… et qui était présent lors de la remise de la « Pierre d’Or » 2025 à cet élu attachant qui la méritait bien !

Retrouvez les « mini-portraits » des neuf autres nommés de cette catégorie dans notre magazine accessible sur notre site…

Habitat citoyen